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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 08:10

 

 

 

 

 ( Bien plus qu'une mégapole, Istanbul est un théâtre ! Un théâtre des rêves, un théâtre de la vie où chaque acteur est à sa place, tenant un rôle bien précis. C'est un spectacle aux mille et une couleurs, aux mille et une saveurs, ajoutez-y l'odeur, c'est ici que commence l'orient !

      Je n' invente rien en écrivant cela mais disons qu'aujourd'hui ces phrases ont pour moi un...  putain  de sens !

Encore une fois, il me semble difficile de retranscrire par écrit un paysage, une ambiance aussi variée, aussi complexe qui se vit et qui aiguise l'ensemble de nos sens. Ce doit être ce qui fait la différence entre un véritable écrivain et un chroniqueur, poète à ses heures. Prenez Patrick Süskind, il sait en quelques mots vous faire renifler un parfum et vous plonger dans un océan d'émotion. 

Quand vous êtes à Istanbul une envie de vivre vous envahit comme si vous flottiez, comme si vous étiez en lévitation à un demi centimètre du sol et que vous aéroglissiez sans regarder votre chemin, les yeux constamment en l'air. Istanbul c'est la modernité au service de la légende. ) 

 

 

 

 

 

 

 

             Je prends le train à Sofia vers 19h 45 après avoir passé une dernière journée à l'Hostel Mostel, allant le matin acheter mon billet et l'après-midi échanger des levas contre des turkish liras.

           Un train de nuit. Je m'installe place en wagon couchette. C'est pour moi un véritable dépucelage car je n'ai jamais voyagé dans ces conditions. 

      Dans le compartiment se trouvent trois lits superposés. Je suis seul jusqu'à Plovdiv où Sean, un américain,  pose ses affaires sur la couchette numéro 33 :

 

 

" - Salut, t'es d'où ? " me demande-t'il.

- France, et toi ?

- Cool, j'adore la France ! Je suis américain ! De quelle ville es-tu ?

- Bordeaux .

- Ha ! Le bon vin !

- Un des meilleurs endroits au monde pour le vin ! Et toi ?

- Je suis californien mais actuellement je vis dans le Tennessee ! Jack Daniel's !

- Un des meilleurs endroits au monde pour le whisky ! C'est la région d' Elvis aussi, non ?

- Assurément ! » 

 

 Nous discutons un bon moment, parlant des destinations d'où nous venons et de celles où nous allons. 

 

 

              Je m' allonge. Sean me réveille quelques heures plus tard.

« Nous sommes à la frontière, il faut qu'on sorte du train. »

  Les douaniers turques sont beaucoup moins déterminés que leur collègues bulgares. Les formalités durent une demie heure, le temps de faire la queue pour se faire tamponner le passeport.

 Dans la file d'attente se trouvent deux japonaises ( je suppose ), un marocain ( je l'ai su plus tard ), un irlandais et un italien qui discutent avec Sean, des roumains ( ils ont en main un passeport Romania ) et un groupe de quatre françaises facilement reconnaissables car nous n' entendons qu'elles. 

  Elles ne parlent pas, elles crient, rigolant comme des sottes sans prêter la moindre attention aux gens qui les entourent. 

  Quand on quitte la France, on s'aperçoit que les français, en bandes, ont de grandes gueules. 

 

 

            Seize heures plus tard, j'arrive en gare d'Istanbul sur les coups de midi. Le voyage est passé vite car j'ai réussi à dormir.

 

  Sorti de Sirkeci Station, des chauffeurs de taxi m'accostent, je refuse poliment car je suis décidé à marcher. Je prends la direction du sud sur Mardiye Cad, tourne à gauche et remonte Almedar Cad jusqu'à Sainte Sophie. Des stanboulites me demandent si j'ai besoin d'aide. Ils me confirment que je suis sur le bon chemin. Je traverse la place, m'engouffre dans Kabasakal Cad. J'arrive après une bonne vingtaine de minutes dans Arbiyik Cadessi à l'Orient Hostel.

 

  Je suis dans une chambre de trente lits ( 6 euros la nuit avec petit déjeuner ), nous sommes huit, deux québécois, trois espagnoles, un lit non identifié et un japonais androgyne à la manucure parfaite.

 Chacun est plus ou moins dans son coin. 

 

 

                       

 

                       

                   ( Vue de la terrasse de l'Orient Hostel )

 

 

Je sors vite fait vers 14 heure pour manger un vrai doner kebab à l'agneau, épicé comme il faut. Je reviens m'allonger sur mon lit pour recharger mes batteries et celles de mes appareils électriques.

  Je ressors le soir, une nouvelle fois pour manger. Je ne cherche pas la musique, elle vient à moi juste avant le bazar et la rue des vendeurs de tapis, sur une grande terrasse quadrillée par une multitude de barnums où dessous, des gens mangent et boivent le thé. 

 

  Un groupe de musique traditionnelle, un duo est installé sur scène. Ils font face à l'ensemble des tables. L'un joue du tambour, l'autre du kanun taksimi, un instrument turque qui se dompte à plat, en grattant une cinquantaine de cordes. Une sorte de harpe à la sonorité orientale.

  Je m' assois, commande des crêpes aux épinards et du thé pour applaudir les musiciens les fesses bien calées sur une chaise basse et fumer la chicha. 

 

  Un pur moment de vie...

 

 Le petit déjeuner à l'Orient Hostel est un des meilleurs moments de la journée. Avec mon pain perdu , mes céréales et mon café, je colle le nez à la baie vitrée. Mes yeux jonglent entre ma tasse, les trois espagnoles et le … Bosphore! 

  

 

  Je reste la matinée à l'hôtel, consulte internet, j' écris. Je sors de l'après-midi jusqu'à l'heure de me coucher, passant par Sulthanahmet, m'arrêtant entre la mosquée bleu et Hagra Sofia, prenant la direction du pont Galata qui relie Fatih, le quartier historique,  à ceux de Beyoglu, Galatasaray et Besiktas, traversant la Corne d'Or.

 

           Mon regard change constamment de direction. Il photographie chaque lieu chaque moment. Une rive puis l'autre, une mosquée puis une autre, un vieil homme qui tracte son magasin ambulant sur une pente à 30%, les cinq cents pêcheurs installés nuit et jour de chaque coté du pont, des grands-mères pétrissant la pâte et préparant des galettes en vitrine des restaurant, des magasins de quatre mètres-carré. Des dizaines de muezzins appellent à la prière en même temps. Une jeune femme voilée, maquillée, coquète, avec un levi's 501 qui lui va à ravir et qui parait bien plus libérée et éveillée que la plupart de nos femmes voilées françaises, des hommes pressés, des rues noires de monde à deux heure du matin, des ruelles où dans chaque bar des musiciens exercent, le derby entre Galatasaray et Besiktas au milieu des turques, des familles qui viennent prendre le thé vendu à la sauvette sur le port pour regarder le soleil se coucher sur la mer de Marmara pendant que du coté asiatique on distingue au loin un nuage de fumée noir et des flammes s'échappant d' une mosquée en feu. On peut même voir les jets d'eau des pompiers qui tentent de l'éteindre. Des enfants mendient, d'autres jouent au foot dans la cour de l'école. Des hommes sifflent comme des oiseaux pour vendre des gadgets fluorescents ....

 

 

                   

 

                   

 

                   

 

                   

 

                   

 

                   

                

                

 

 

 

 

 

 

 Je cherche à filmer les musiciens des rues et ceux qui jouaent dans les bars. Je m'offre un petit extra en allant dans une soirée drum'n bass et dub-step. 

 

Je finirai cette article en vous parlant d'un type que j'ai rencontré, Azédine. Je fumais une cigarette devant l'hostel, il est venu me demander du feu :

 

 

  « - Ah ! Tu vas en Inde ! Je vais te raconter une anecdote. Tu sais, je suis parti du Maroc il y à plus de trente ans. J'ai vécu longtemps en Amérique du Sud puis au Japon où j'enseignais les mathématiques. J'y ai rencontré un jeune français avec qui j'ai sympathisé et passé quelques jours. Il était une peu perdu, fauché. Il venait de se séparer de sa petite amie qui lui avait envoyé de l'argent pour qu'il puisse survivre un peu plus longtemps et trouver une solution à ses problèmes.

  Un jour j'étais en Inde, à Dehli. Je m'assois à une terrasse de café et ce jour là, pour une fois, j'ai acheté le Monde, chose que je ne faisais jamais. Je buvais un thé en le lisant.

  Une française ayant vu ma lecture est venue vers moi, me demandant « vous parlez français? ». Elle avait besoin de parler dans sa langue maternelle. Nous discutons, passons la journée ensemble. Elle se confie, me dit qu'elle s'est séparée de son petit ami, qu'il vit au Japon, je lui demande s'il ne s'appellerait pas Antoine, elle me dit que oui, si elle lui avait  envoyé de l'argent, elle confirme...

 

  -Elle est hallucinante ton histoire, toi qui es mathématicien, tu t'es amusé à calculer la probabilité que tu puisses les rencontrer l'un et l'autre à des milliers de kilomètres de distance dans des pays qui ne sont pas les leurs?

 

  -Elle est de zéro... »

 

  Plus tard dans la discussion :

 

  « - Mais tu sais, là, je suis fatigué. Je suis allé partout dans le monde, je ne supporte plus mon sac à dos.

  -Tu vas bientôt te poser et rentrer chez toi, au Maroc ?

  - J'y pense, je suis venu ici pour réfléchir à ça. Par contre je ne rentrerai pas au Maroc, je te dis, ça fait trente ans que je l'ai quitté !

  - Mais alors, c'est où chez toi ?

  - Nul part et partout, je n'ai pas de chez moi ... »

 

   Azédine m'a passé le flambeau, lui étant sur la fin, fatigué et usé par sa vie de voyageur, et moi ayant à peine commencé la mienne.

 

 Je ne veux pas oublier mes racines.

 

 


 

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 08:05

 

 

 

 

 

( En bon agnostique que je suis, j'ai été frappé par la densité d'édifices religieux au kilomètre carré à Sofia. C'est impressionnant.

Des églises orthodoxes, catholiques. Une cathédrale, une basilique, des synagogues, des mosquées et encore des églises et toujours des églises...

Ça laisse songeur quand on s'imagine le temps qu'il a fallu pour construire ces véritables œuvres d'art. Tout ça pour l'amour de Dieu et de tel ou tel prophète.

Imaginons que ces prophètes étaient juste les premiers hippies, qu'ils se sont dis que « Dieu c'est la vie donc je suis son fils car je suis vivant » et qu'ils ont dis partout autour d'eux « aimez vous les uns les autres, ne tape pas ton voisin et ne trompe pas ta femme », c'est incroyable de se représenter tout ce que l'homme a interprété, conquis, construit, en l'honneur d' illuminés qui avaient sûrement ingurgité des psychotropes et eu des révélations et des visions sur le sens de la vie.

Dissertation! Est ce que le fait que 85 % de la population mondiale adhère à une religion est une preuve de l'existence de Dieu? Je ramasse les copies dans quatre heures.


Remplie de parcs, de marchés diverses, de rues commerçantes, Sofia vous séduira aussi par ses immeubles abimés, aux enduits de toutes les couleurs. )

 

                 

 

                    

                    

                    

                    

 

       Je prends le train à Belgrade après avoir acheté un deuxième ticket. J'ai trop bien caché le premier, acheté la semaine précédente. Je ne le retrouve que quelques heures plus tard. Vingt euros en perte sans profit.

La femme qui m'a vendu le billet m'a dis que le trajet durerait dix heures, c'était sans compter, encore une fois, les deux contrôles douaniers à la frontière bulgare.

Ils fouillent presque tous le monde, sauf moi. Le passeport français offre des privilèges. Ils désossent le train, dévissent et revissent la moindre vis suspecte permettant d'accéder à une cachette. Ils montent sur des escabeaux pour regarder derrière les néons. Évidemment, ils ne trouvent rien. Pendant ce temps là des trains dégueulants de marchandises nous doublent sur l'autre voie... 

Douze heures pour faire 350 km.

 

Je partage le compartiment avec un vieux monsieur serbe qui parle un peu  français. Il me cite toutes les équipes de foot françaises qu'il connait, tous les sports qu'il regarde à la télévision.


En arrivant en Bulgarie, un groupe de quatre femmes ménopausées fait son entrée. Elles n'arrêtent pas de parler, elles tentent de me vendre de fines cigarettes. Un paquet de gens font leur petit business dans le train, vendant des clopes, de la nourriture, de l'alcool ou encore des vêtements. Je ne comprends rien à ce qu'elles me disent. J'assiste au spectacle en faisant mine de rien, en me forçant à ne pas rire devant elles. Ajoutez à cela un paysage montagneux fantastique, un moment juste... génial.


 En gare de Sofia, je monte dans un tout petit taxi genre vielle ford fiesta repeinte au couleur des taxis officiels. Quand le chauffeur m'a proposé « Taxi! ? », j'ai refusé, mais malin comme un vieux singe il a ensuite dit « Hostel Mostel !? ». C'est l'endroit où je vais. J'ai choisi la facilité, mis mes bagages sur la banquette arrière, la voiture n'ayant pas de coffre, et suis monté à coté de lui. Il me dépose sur Makedonia boulevard à la porte de l'auberge.

A peine entré je suis déjà sous le charme de cette bâtisse en bois. J'arrive à la réception, Lili m'accueille avec un sourire jusqu'aux oreilles et me dis :

 

«  Je peux te demander d'attendre un peu s'il te plait, je fini de faire à manger pour tous le monde, j'arrive, tu veux un verre de bière ? »

 

Finalement c'est Damian, entre dix-huit et vingt ans, sweat à capuche noir, baggy, chaussures de skater, racontant en permanence des conneries, qui s'occupe des formalités. A une vitesse hallucinante il me présente la carte de Sofia. Visites, bars, restaurants, concerts, commerces, rue à pickpockets, bureaux de change, etc...

 

« - Ne vas pas dans les clubs de strip-tease s'il te plait!

-Promis! »

 

Je me sens chez moi. La salle commune est grande, confortable, conviviale, agréable, zen. Il y a un billard, plein de canapés, un espace pour s'allonger et regarder des films. Nous sommes une bonne vingtaine de voyageurs des quatre coins du monde. Un russe, un ukrainien, des japonais, des espagnoles, des américains, des australiens, un anglais, une canadienne, un allemand, des bulgares, un belge et des français.

Me sentant tellement bien ici, je ne mets le nez dehors qu'au bout de deux jours. J'emprunte la guitare collective.

 

Pour 20 leva ( 10 euros ), je suis dans une chambre de huit lits, le petit déjeuner est compris, et le soir, nous avons le droit à une assiette de spaghettis et à un verre de bière. C'est royal, en 2009, le Mostel Hostel a été consacré quatrième meilleure auberge de jeunesse du monde.

 

 

 

                    

 

 

 

           Je me décide à sortir le mardi. Je me balade l'après-midi, vais voir le soir un orchestre gitan au Sofia Live Club, à coté du Palais National de la Culture.

L' endroit est classe, la décoration, jazzie. Ca ressemble à un cabaret avec de nombreuses tables, des banquettes, une scène relativement basse à proximité du publique. Je suis surpris par le nombre de gens. Le Karandila Brass Band doit être  connu. 

 

En découvrant le club je m'attendais à voir un public  "select". Les gens sont simples, de tous les âges. Personne sur le dance-floor, ils apprécient, applaudissent, dansent à coté de leur table.

 

Un brass band est un groupe composé de cuivres et d'une section rythmique. Celui-ci a en plus un bassiste. Je suis impressionné par le niveau de ces musiciens. Ils ont fait ça toute leur vie.

   Un groupe de jazz rock prend le relais. Le chanteur-guitariste est charismatique. Il est vêtu d'une chemise noire, d'une cravate blanche, fait des bond, les jambes écartés,  à chaque dernier accord d'un morceau. Il se présente, Bastien, français. les groupies crient : " Sexy Bastian ! ".

     

 

                   

 

 

 

 

 

 

              Je remet ça le lendemain. Je vais voir un groupe "electro" s'appelant I Love Italy. Après les avoir écoutés sur internet je me suis dis que ça ne devait pas être terrible, ça sonne un peu "techno-commerciale", mais vu leur look de cosmonaute sur l'affiche, je pense que je vais avoir de bonnes images.

 

Je prends une énorme claque, la première depuis que j'ai quitté la France. Ils ont incontestablement une dégaine d'extra-terrestres, ils me font un peu penser à Daft Punk, balançant un live étonnant.

Ils sont deux, un gars et une fille. Ils jouent quasiment tous leurs sons en direct, sauf les drums.

Chacun à son clavier, son micro. Elle joue d'une guitare branchée sur son synthétiseur midi et d'une sorte de clavier-pipeau. Il s'occupe des basses, joue avec une antenne, faisant vibrer des ondes invisibles avec ses mains, à la Jean Michel Jarre.

Leur cachet doit être lourd car ils ne jouent qu'une petite heure. Pas de rappel. Quand on écoute de l'electro, on s'attend à danser pendant quelques heures. Je reste sur ma faim. Enfin un moment musical inattendu !

 

 

                   


 

 

                   

 

           Je garderai un très bon souvenir de ce passage à Sofia, je n'oublierai pas Xavi, un espagnol avec qui j'ai beaucoup discuté. Il a essayé de me convaincre d'aller en Iran. Il y a voyagé un mois et a trouvé les iraniens extraordinairement gentils. Je  n'oublierai pas non plus Stéphane, un français exilé depuis une quinzaine d'années, un écrivain qui physiquement ressemble beaucoup à Tof, mon grand frère adoptif, avec du ventre en plus, des cheveux longs et d'énormes rouflaquettes. Lui m'a conté  Istanbul.

 

J'ai beaucoup apprécié les sofiotes, ils sont accueillants, souriants. Hier soir vers 23h, j'étais dans la rue avec mon plan de Sofia en train de chercher un bar précis. Une femme est venue vers moi pour savoir si elle pouvait m'aider. Elle m'a indiqué le chemin.

Si vous venez à Sofia, allez à l' Hostel Mostel. Vous repartirai heureux,  avec un petit pincement au coeur . Au revoir Lili, au revoir Damian, bonne vie!

 

              Ce soir à 19h15 je prendrai place dans mon wagon couchette direction Istanbul. Je quitte bientôt l'Europe ... 

 


 

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 07:59

 

 

 

 

 (  En rédigeant cet article, je m'aperçois qu'il m'est difficile de décrire Belgrade, de décrire les serbes car mon opinion est partagée, entre les gens simples et âgés que j'ai pu rencontrer dans le train qui étaient très agréables, loquasses et curieux de savoir ce que je venais faire chez eux, et entre les jeunes citadins qui ne sont polis qu'avec leurs amis. 

Belgrade est multiculturelle, à la fois byzantine, latine, slave, quand on s'y promène on sent bien qu'elle est une porte entre l'orient et l'occident. On comprend pourquoi elle fut une citée tant convoitée, les fortifications encore bien visibles peuvent en témoigner.

Belgrade est une énorme butte surplombant deux fleuves majestueux, le Danube et la Save, y marcher sans avoir mal aux mollets relève tout simplement du miracle  ou d'une bonne condition physique .

Quatre jours chez elle ne m'auront pas permis de la cerner, ni elle ni ses enfants d'ailleurs qui m'ont semblé être des gens compliqués, à la fois dictés par un culte de l'apparence excessif et une pudeur refoulée se traduisant par de la fierté et une envie quasi nulle d'aller vers les autres ou de laisser entrer un parfait inconnu dans leur monde.

Par exemple, si vous allez parler a une fille sans qu'elle ne vous ait été présentée, c'est très mal vu, et dans ce cas il faut serrer la main de la personne de sexe opposé, quel que soit son âge.  C'est sûr, à Belgrade, les filles sont délicieuses, peut être même plus qu'ailleurs  car  elles sont le fruit d'un long métissage mais elles sont aussi "bimbos" qu'elles sont belles.

Je ne veux pas généraliser, mais c'est ce que j'ai ressenti.

Ça n'empêche que j'ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir, à noter cette opposition de style entre des bâtiments décrépis où l'enduit c'est érodé depuis longtemps et des monuments ou des hôtels brillants, à me poser dans ses nombreux parcs, à boire des cafés face cet impressionnant Danube magnifié par un soleil matinal, rien que pour ça, ça vaut le détour! )  

 

 

         Je pars de Budapest vers 10 heure. J'arrive en gare de Belgrade à 18h30. Contrairement aux 17 heures de bus qui m'ont amené de Lyon à Prague, ce voyage m'a paru long et usant. Sans ces deux  contrôles douanier en l'espace d'un quart d'heure à la frontière serbe, nous n'aurions mis que 6 heures.

 

          J'ai réservé un lit au Sun Hostel, à deux kilomètres de marche d'où je suis mais en sortant de la gare je me sens légèrement... paumé. Le plan "google map" en noir et blanc que j'ai édité la veille est illisible, trempé par la pluie. Ces noms de rue en alphabet cyrillique ne m'aident pas.

 

 

Je trouve une autre auberge, la Central Station Hostel, située en face de la gare. J' entre pour demander mon chemin, présente mon plan tout pourri :


                    " - Je cherche le Sun Hostel, vous pourriez m'aider s'il vous plait ?

                      -  Sun Hostel ? Connais pas. Montre moi ton plan. Ok, déjà, tu as inversé le sens de départ et d'arrivée, tu es là et tu dois aller là.

                      - D'accord, ça commence fort ! Combien de temps il faut pour y aller à pied ?

                      - Une demi-heure, trois-quart d'heure peut être avec tes sacs. Tu sais vu la pluie, tu peux rester ici, il y a de la place.

                      - Merci, j'ai réservé deux nuits au Sun Hostel, je pense rester quatre nuits, je reviendrai passer les deux autres ici.

                      - Comme tu veux tu es le bienvenu, bye.

                      - Merci, bye.

 

 

 

Je descend les escaliers, ouvre la porte qui donne sur la rue, regarde les énormes gouttes s'éclatant sur le trottoir, referme la porte sans l'avoir passée, remonte l'escalier, me présente à nouveau au standard:

 

                     " -Finalement, je vais rester ici! "

 

 Je prend la chambre la moins chère ( 10 euros ), l'endroit est un peu glauque, propre mais glauque.

Les clients ne sont pas très amicaux, pas très causants. L'ambiance est à l'opposé de ce que j'ai pu voir dans mes deux premiers déplacements. Ca me suffira amplement pour deux nuits.

 

 

            Le lendemain je me lève relativement tôt. Je commence ma ballade quotidienne vers 10 heures sur les rives du Danube, escaladant ensuite la citadelle jusqu'au parc Kalemegdan pour admirer un panorama s"étendant sur des kilomètres et des kilomètres. Je m'engouffre dans Knez Mihailova ( rue piétonne, commerçante), m'assois sur un banc place Republik pour regarder et filmer un mendiant jouant d'une sorte de cornemuse. Je suis emerveillé devant la beauté et la singularité du quartier bohémien. J'ai l'univers de Kusturica sous le yeux, je prends en pleine face l'éventail de couleur si caractéristique à son oeuvre.

 

 

                 

                 ( Station service de centre ville )

 

 

                 

                 ( Danube )

 

 

                 

                 ( Dans la citadelle )

 

 

                 

                 ( Quartier Bohémien )

 

 

Faisant confiance à mon sens de l'orientation infaillible, je me perds, me disant " si ça descend, c'est que je vais vers le Danube, donc vers la gare, donc vers mon hôtel ", or comme Belgrade est une butte, elle est entourée de montées, je me retrouve hors du centre ville, hors du plan touristique que m'a fourni l'auberge, dans des quartiers pauvres, abîmés.  

Je finis par retrouver mon chemin, rentre vers 18 heure après avoir marché au moins quinze kilomètres.

 

 

 

Le soir je sors dans un club, l'Akademia, rue Cara Urosa, un lieu vieux d'une soixantaine d'années selon Milos, un collosse de deux mètres à la voix caverneuse et l' accent typique d'un méchant slave sorti d' un film de James Bond. Il porte une barbe de quinze jours. Ses cheveux sont mi-longs. Quand il m'a vu filmer, il est venu vers moi, me proposant de m'aider soit en me filmant, soit en me faisant visiter.

J'accepte la seconde proposition et il me montre son "donjon". Le patron est son meilleur ami, il connait l'Akademia depuis qu'il a seize ans, il en a quarante deux, il m'offre une vodka. J'imagine le nombre de fois qu'il a du monté ces marches, ivre.

 

" SUIS LE GUIDE! " dit-il.

 

Il me fait passer derrière le bar, à travers la réserve, je descend un escalier et me retrouve dans une cave voûtée aux nombreuses alcoves taguées. Les bars sont grillagés. Si ça ce n'est pas " rock'n roll", je n'y connais rien !

 

Nous discutons un peu, il me laisse son numéro de téléphone, me disant que si je veux,  il peut me faire visiter la ville. Ayant renié le téléphone, je ne l'appelerai pas.

  Du coup je me retrouve dans le concert sans avoir payé le droit d'entrée, faisant au passage une sacrée économie d'au moins un euro !

 

  Les groupes jouent une sorte de punk-rock oscillant entre des influences de Green Day, de NOFX, c'est intéressant. Avec Novlang, nous aurions très bien pu jouer ici .     

Le serbe se prête bien au rock, bien mieux que le français.  

 

 

               


               

               ( Akademia )

 

 

Le lendemain, je quitte le Central Station Hostel, je dis au revoir à Bozo le bosnien, mon compagnon de chambrée. Direction le Sun Hostel rue Novopaz Arska, une auberge de jeunesse digne de ce nom, une maison de ville aménagée en lieu de vie pour voyageurs, avec une grande salle à manger, des canapés, un grand écran plat, une cuisine, une terrasse, située à coté de la rue Niegoseva et d'un marché.  

 

 

Je me repose. Je sors le soir pour prendre des vidéos. J'ai lu que Belgrade était riche en établissements dédiés à la musique electronique. Je vais dans la rue Strahinijka Bana  surnommée la "Silicon Valley", une métaphore pour évoquer les bimbos qui exhibent leurs faux décolletés et qui guettent les gangsters à grosses voitures. Je ne vois rien de tout ça. Sûrement pas la saison. Je prends la direction du Plastic Klub, rue Takovska, une métaphore semblable. C'est THE club electro, les dj's du monde entier se bousculent pour venir  jouer ici, enfin il parait. Le lieu est effectivement original, mais la musique est une sorte de disco moderne. Une brochette de clubbers s'attachent essentiellement à leur apparence.

 

 

 Au Sun Hostel, après m'être couché, une bande d'étudiants venu des quatre coins de l'europe de l'est rentre de soirée et continue à faire la fête.  Ils chantent et écoutent de la musique à tue-tête. Je ne m'endors pas avant 6 heure, je suis un peu énervé mais je ne veux pas intervenir. Je ne veux pas endosser le rôle du vieux con. Je me souviens de quand j'étais ado, quand je traînais avec mes potes et qu'on foutait un peu le bordel la nuit dans le quartier. On détestait ces  vieux cons qui venaient nous dire de la fermer,  on se disait : "Nous on sera jamais comme ça !!! ".

 

 

 

 

Le lendemain je demande à changer de chambre. J'investi un appartement, un F3 que je partage avec un autre gars que je ne croiserai pas. J'ai donc un appartement pour moi tout seul pour la maudite somme de vingt euros.

Je fais corps avec le canapé comme si j'étais chez moi, regarde toute la saison 2 de "Breaking Bad". Je ne mets pas le nez dehors.

Je dois me lever à 5h pour prendre mon train direction... Sofia!!!

          

 

 

                  

                  ( Première pleine lune, vue de la terrasse de l'appartement )


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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 07:47

 

 

 

 

 

( Comme sa cousine tchèque, Budapest est belle, mais contrairement à elle c'est sa beauté intérieure qui restera gravée dans ma mémoire.

Pour vous donner une image, Prague serait une sorte de Claudia Schiffer qui picole alors que Budapest serait plutôt Alison Mosshart, la chanteuse des Kills, une magnifique brune écorchée, alternative, rock'n roll !!!

    A chaque coin de rue on s'étonne de quelque chose. De magnifiques bâtiments qui posent à coté d'autres salis et rongés par l'histoire. Des échafaudages en bois, des tags, de vieilles dames qui tricotent et qui vendent le fruit de leur travail...

  Le jour elle peut paraitre banale car c'est la nuit qu'elle devient reine, reine de l'underground, elle n'a rien à envier à personne !

 

Que le vent de la liberté reste le plus longtemps possible chez toi avant que l'ordre et la morale ne vienne t'apprendre leur soi-disant savoir vivre. Profites en, tu as tellement souffert...)

 

 Je pars de Prague à 6h30. Deux arrêts plus tard, l'un à Brno l'autre à Bratislava, soit sept heures plus tard, j'arrive à la gare routière de Budapest. Du moins à 300m car le bus nous a laisse au bord de la route, pas loin du stade du Budapest FC.

  Je reste cinq minutes sans bouger, faisant des tours sur moi même à la recherche d'un distributeur, d'un bureau de change et d'un éventuel métro. Rien à l'horizon si ce n'est, la gare routière. Mon salut passe par là-bas.

  Métro M3 jusqu'à Deak Tere puis le M1 jusqu'à Oktogon et je sonne à l'Home Made Hostel, 22 rue Terez Korut. Il est situé en plein centre ville dans un vieil immeuble caractéristique de l'architecture locale, avec une grande cours intérieur.

 L'accueil est chaleureux. L'ambiance, familiale. Je fais le tour du propriétaire et prend d'assaut la mezzanine que je partage avec un américain, une canadienne et une néo-zélandaise.

  

 

 

                       

                       (Home Made Hostel, au niveau de la plante verte) 

           

 

 

Je fais la même erreur qu'à Prague. Je sors sans rien avoir repéré sur une carte. J'erre le long de Terez Korut sans savoir où aller. Je reviens sur mes pas pour demander à la charmante demoiselle de l'accueil :

 


               « - Excuses moi, tu sais où je peux trouver un endroit où voir un concert, un dimanche soir ?

                  - Heu, le dimanche ça va pas être facile, mais si ! Il y a le Fridge Festival au parc, à coté de Dozca György. C'est un festival dédié au sports de glisse, tu sais ces évènements sponsorisés par des boissons énergétiques !

                  - Cool ! C'est exactement ce que je cherche !

                  - Et en plus il y a Tankcsapda ( il n'y a pas de mots pour traduire ce nom, en gros ça veut dire la bande qui stoppe les tanks ) qui joue, c'est un groupe hongrois très populaire.

                  - Merci infiniment, j'y vais de ce pas! »

  •  
    •  

       

            Deux heures plus tard, après m'être égaré, me voici, bracelet du festival à la main gauche et caméra à la main droite, prêt à shooter à tout va !

Il y a des stands de  partout, des snowboards, des skates, des fringues, des buvettes, des vendeurs de saucisse. Un dj joue du hip-hop en haut d'un bus à deux étages devant un terrain où des jeunes jouent au basket.  Au loin, la scène!


Comme diraient certains potes bordelais: «  Yeah Bébeah! », c'est cool ici !


J'assiste à la mise en place des lumières, des amplis, des retours, de la batterie. C'est curieux, les mecs qui font les balances sont les techniciens, pas les musiciens.

Le publique arrive en masse vers la scène, habillé en noir, portant des boucles d'oreille et des t-shirt de Metallica, ça va être du lourd !

Malheureusement, le groupe est une caricature. Une bande de cinquantenaires chevelus joue du heavy-métal complètement démodé avec un chanteur qui, en hongrois dans le texte, fais des doigts d'honneur aux autorités.

Par contre, me dire que ce groupe a du être un nombre de fois incalculable premier au top 50 hongrois me laisse imaginer que la scène underground, ici, doit être sacrément intéressante !


             Je décide de m'en aller après qu' un « escort » ( c'est ce qui était floqué dans son dos ), me refuse l' accès d'un bar où j'étais une demie-heure avant, à cause de ma caméra:

                     « - VIP ! »  baragouine-t'il.

Je rêve de lui dire :

                     « - T'as raison ! J' suis docteur en journalisme et je viens te piquer l'exclusivité des images. T'as de la chance que je ne sois pas venu avec mon avocat ! »

Je ne sais pas parler hongrois.

La connerie est internationale !

L'évènement est démentiel, dommage que je ne sois pas venu le bon jour.

 

                 

                 ( Place Hösök Tere, à deux pas du Fridge Festival)

 

 

 

 

 Je vais ensuite au Szimpla, rue Kazinczi, qui est juste un des lieux les plus fou que j'ai eu l'occasion de découvrir.

A Budapest, beaucoup de logements vacants sont récupérés par des artistes qui en font des lieux de vie extraordinaires.

Sur trois étages, le Szimpla est un bar, un labyrinthe où l'art moderne éclate de toute sa splendeur. Des faux plafonds avec des grilles, de la végétation, des boules fluorescentes, des conduits métalliques, des meubles à l'envers, de nombreuses salles atypiques, certaines sont  remplies de vieux écrans d'ordinateurs recyclés en stroboscopes...

Les mots ne sauraient décrire, à eux-seuls, la magie de cet endroit, il faut des yeux pour cela.

Vous ne pouvez pas aller à Budapest sans passer par ici !


                    

                    

                      ( Szimpla bar )  

 

 

 

 

        Le lendemain soir je vais à l'Instant, rue Nagymezô, qui est tout aussi singulier avec sa cave où se déroule un concert de soul music qui est diffusé en direct sur un grand écran à l'étage supérieur. Le dernier étage est celui dédié à la musique électronique. Deux mecs mixent dans une salle vide. C'est lundi soir...

Je me prends pour Baudelaire, sirotant un verre d' absinthe, regardant le sucre fondre à travers la cuillère, rêvassant les yeux au plafond, la tête pleine d'images, pleine de rêves.


Je discute avec le barman barbu :

 

 

 

            « - Cet endroit est vraiment incroyable ! J'ai jamais rien vu de semblable !

  •      - Ouai, c'est clair !

    - Même à Paris il n'y a rien qui ressemble à ça !

    - Chez vous c'est compliqué, avec les lois, la police, ce serait immédiatement fermé.

    - C'est sûr, profites-en, j'espère que ça ne vous arrivera pas.

    - J'espère... Tu sais, nous ça fait pas si longtemps que ça qu'on se sent libre. T'es d'où ?

    - Bordeaux. 

    - Et tu restes combien de temps ?

    - Trois nuits.

    - C'est dommage que tu ne restes pas plus longtemps, le vendredi, c'est de la pure folie, c'est génial !

    - J'en doute pas un seul instant, je serai à Belgrade vendredi.

    - Ha oui? Cool, tu fais quoi dans la vie?

    - Je viens de quitter mon job, je pars faire un long voyage!

    - Tout seul?

    - Oui, seul avec ma caméra!

    - C'est la meilleure façon de voyager, encore mieux si t'as une caméra. Je suis parti comme toi, tout seul à Barcelone, à Amsterdam, à Londres, ça met de l'ordre dans la tête de partir seul, c'est bien tu vas te découvrir!

    - C'est exactement ce que je veux!

    - Tiens, ton mojito.

    - Merci, je te dois combien?

    - 1020 Florins ( 3,5 €euros)

    - Tiens, merci, je te souhaite une bonne vie

    - Merci, toi aussi » me dis t-il, la main sur le cœur.

     

     

    Tout ça pour vous dire, mes chers amis, que Budapest est pleine d'émotion. Je laisse le soin à d'autres de vous décrire son architecture, son histoire si compliquée. Je me contente de vous en donner le parfum... 

    Demain, à cette heure-ci, je serai à Belgrade.

     

     

     

     

                   

          ( Visite du zoo, ce matin, voici David, Roger, Richard, Nick et  Syd. Je n'étais pas allé dans un zoo depuis environ 15 ans. Ca   laisse un goût amer.)                                      

     


     

     

     ( Scène de vie dans un parc de Budapest à coté des Thermes. En France nos petits vieux jouent à la pétanque, ici, c'est au ping-pong. 

    Hier, je pensais encore être un bon joueur, j'aurai chambré n'importe lequel de ces gars en lui disant :" tu vas te prendre une branlée mec !", ça c'était avant de les voir jouer, ce fut une grande leçon, ils sont vraiment très bons, j'arrêtes définitivement le ping-pong ! ) 

     

     

     


 

 

 

 

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 07:42

( Prague est belle, ses traits sont parfaits. Prague est un peu froide mais pas forcément fière car elle est aussi une fille de joie. Prague est vivante, elle vous offre de l 'évasion et vous demande de la regarder dans les yeux, elle a dit dans les yeux. Prague est blonde et mesure 1m80.

Elle saura vous offrir de la délicatesse et de la décadence, du baroque et de la modernité.

Vous les amoureux, allez trainer deux ou trois jours dans ses artères car s'y promener en tenant la main de sa bien-aimée tient de la romance. La bohème, la bohème...

Vous les anges de la nuit, allez jouir en elle, elle en sera ravie... Vous les intellos... Vous les touristes de base... Vous les pervers... Vous les anciens... Elle répondra à beaucoup de vos envies. N'oubliez pas une chose, elle est tout sauf latine.)

 

 

 

                


 

 

Tout commence le mercredi 10 Novembre, à 21h30, avec une arrivée en trombe à la gare routière de Lyon Perrache, à 5 minutes prêt je loupais mon bus, j'aurai pu faire un départ en fanfare avec une bande originale du genre :


                  « -Tu vois Vincent, on te l'avait dis ! T'es à peine parti que t'as déjà perdu ton cerveau, t'es vraiment un pur !

                       - Mais non ! C'est pas de ma faute, ce soir là les lyonnais avaient décidé d'organiser un bon vieil embouteillage sur les coups de 21 heures !

                        - Ouai, c'est ça ouai ! »

Et bien non ! Mesdames et mesdames, je pars à l'heure, en sueur, mais à l'heure !


Un petit voyage en bus d'environ 17 heures en passant par Dijon, Strasbourg, Francfort, Nuremberg, qui me rassure rapidement au niveau de mon potentiel à rencontrer des gens.

A la seconde et dernière pause, 100 km après Francfort, à une station service, je me réfugie sous un fumoir à l'extérieur pour finir mon café à l' abris du vent et là un mec qui est dans le même bus me demande :


                 «- Ça va ou quoi? Bien? Tu vas à Prague?

                   - Ouai, comme tous les gens du bus.

                   - Putain, j' suis des Alpes, il commençait à neiger, et puis j' te jure j' me suis dis, vas y casses toi t'as trois jours, restes pas chez toi par c' temps d' merde, d'habitude j' vais en Asie, mais là j'ai qu' trois jours, j' suis saisonnier.

                   - J'y vais en Asi....

                   - ..Putain tu vas en Asie, c'est trop d' la balle mec tu vas triper, tu vas où ?

                   - En Ind..

              -..Mortel! J'y étais l'année dernière pendant trois mois, d' la bombe mec, namaste ! Tu fumes mec? »



Nous discutons pendant un bon quart d'heure. Il me fait rire avec son accent de lascar. Il  me donne quelques conseils et j'avoue que cette petite pause avec lui va me permettre de ne pas voir la fin du voyage !

               J'arrive à Prague vers 15h. J'apprécie le fait d'avoir réservé mon hôtel à l'avance car sitôt arrivé, sitôt au Old Prague Hostel, rue Benediktska dans le 1er arrondissement, idéalement placé, à coté des monuments et de la fête.

J'ai repéré sur internet deux lieux pour débuter mon périple musicale. LE CHAPEAU ROUGE que je trouve rapidement et le ROXY. Comme il est un peu trop tôt pour commencer à boire des bière et écouter du son je vais sur la place Staromestke. Il n'est que 17 heure et il fait déjà nuit.

Dés mes premiers pas sur les pavés je suis émerveillé par le spectacle architectural et le petit marché gastronomique. Gastronomique est peut être un grand mot, marché de bouffe, avec de la bonne saucisse, du bon graillon et du vin chaud .

 

Je mange une sorte de « beignet-galette » sur lequel est mis du ketchup, un beurre d'ail et du fromage rapé. Je bois un petit verre de vin chaud en hommage à Jean-Claude Dusse.

 

 

 

                


 

 

 

Mon repas digéré, je file au Chapeau Rouge qui est un des lieux les plus underground de Prague. Trois étages, un rez de chaussé et deux sous sols dédiés à la musique alternative.

Au bar principal, un DJ mixe du Chill Out. Je m'y pose, attendant que le concert commence à l'étage inférieur. Je rencontre un couple d'anglais en buvant une pinte de bière à 2 €.



Deux groupes se partagent l'affiche du  tonight live . The Paid un groupe local jouant un rock tantôt psychédélique, tantôt « .. n'roll », tantôt pop. J'aime leur coté planant avec de bonnes nappes d'orgue et une section basse/batterie très aboutie mais j'apprécie moins  le reste. Lo Dost est un groupe de rock alternatif américain plutôt carré, très pro, avec un petit grain de Josh Homme dans la voix du chanteur.

 Je ne vais pas me coucher tard.

 

 

 

                 

 

                      ( Petit aperçu des lives  CHAPEAU ROUGE )

 

 

 


            Le vendredi est une journée promenade, de prise de rushs et d'achat du ticket de bus pour Budapest.

Une bande de trois jeunes sont arrivés dans le dortoir, un couple d'américains venant de Miami, Kris et...., et José, un colombien. Nous buvons l' apéro ensemble. Je suis invité en Colombie, qui n'est apparemment pas aussi dangereuse que nos télévisions voudraient nous le faire croire, sauf dans la jungle, à cause des farques. A la vue des photos que José me montre,  elle a l'air magnifique. Je ferai peut-être un détour par la Colombie ...

Nous sortons manger. Au bout d'une heure, après m'être excusé, je pars seul au CHAPEAU ROUPE. Je finis la nuit au ROXY.


Le ROXY est un club électro réputé où se trémousse la fine fleure de la jeunesse praguoise et les touristes en manque de beats...

Je danse une bonne heure sur un dance-floor complètement allumé par Justin Robertson, à base de pure techno   Carl Coxienne. Comme quoi on peut s'éclater sur de la tech sans prendre des sucreries. C'est vrai je vous l'accorde, on danse moins longtemps.

 

 

 

             

 

 

 

 


Aujourd'hui, c' est samedi, il est dix sept heure, je pars pour Budapest demain à 6h30. Plus qu' une demie soirée. Je vais allé voir un live électro-rock, devinez où, je vous le donne en mille, au CHAPEAU ROUGE ! 

 

 

 

 

 

 

                   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                   

 

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