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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 16:04

 

 

 

 

« On the road again, again », nous sommes de retour sur Florianopolis pour quelques heures, le temps d'attendre un nouveau bus. L'aventure brésilienne est sur le point de s'achever car même si Foz de Iguaçu est du coté brésilien, nous serons à deux pas du Paraguay et de l' Argentine.

J'ai le sentiment de ne pas avoir vu grand chose, le coût de la vie ayant quelque peu freiné mes ardeurs, je me consacrerai au Brésil quand je serai... riche.

J'ai hâte de retrouver un pays où l'on mange mieux, car ici, à part des pastéis et des empanadas ( sortes de beignets fourrés à la viande, au jambon ou au fromage ) qui sont très très gras, il n'y a pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent.

 

Nous montons dans notre bus de nuit. Quelques heures plus tard, à notre grande surprise, nous retrouvons sur une aire de repos Guillaume, Thomas et Mathieu, les trois français que nous avions rencontrés au Sunset Hostel de Florianopolis :

 

«- Ce délire! Qu'est ce que vous foutez ici ?

-Ba comme vous, on va à Iguazu !

-Alors comment c'était, vous étiez où déjà ?

-On est allé à Imbituba, au sud de Florianopolis, c'était cool, y' avait aucuns touristes, on a même vu des baleines !

-Trop bien !

-Et vous ?

-Nous on est resté sur Florianopolis, y'avait le carnaval de Salvador De Bahia. Un truc de ouf ! La grosse teuf pendant trois jours, quelques quartiers de la ville étaient clôturés, y'avait trop de monde, trop de jolies filles, de la pure folie. Samba quoi !!!

-Excellent, j'crois que notre bus est prêt à repartir, on essaye de se retrouver à Foz, ciao ciao ! »

 

Le lendemain matin, en arrivant Supernova Hostel, en remplissant le formulaire d'admission j'entends :

 

«- Hey, çà suffit maintenant, vous en avez pas mare de nous suivre !

-C'est pas vrai encore vous ! On voulais être discrets, mais on s'est fait grillés apparemment !

-Bande de vicieux !

-Ouai c'est çà, on kiffe les jumeaux ! »

 

La bande de Praia de Molle est reconstituée. Nous filons boire un café.

Il est déjà presque midi, c'est sûrement trop tard pour aller voir les cascades, nous partons passer l'après midi à Ciudad Del Este, cette ville frontalière paraguayenne, séparée du brésil par un simple pont, cette Andorre sud américaine détaxée où de nombreux brésiliens viennent faire le plein d' ordinateurs et d'appareils électroniques en tous genres.

Nous prenons le bus. Sachant que nous n'y allons que pour quelques heures, nous ne nous arrêtons pas à la douane pour faire contrôler ou tamponner nos passeports.

Nous pénétrons dans cet immense bordel remplis de magasins, d' affiches et de 4x3, j'ai l'impression d'être à Bangkok. Çà grouille de monde, les rues sont pleines de stands où l'on vend du cuir, de faux vêtements de marque, des téléphones portables; de grands ensembles regroupent par thème les magasins d'informatique, d'électronique et les bijouteries.

Les vendeurs sont au taquet, la calculatrice à la main, ils nous font de grands signes, c'est la guerre, chacun défend ardemment son bifteck, prêt à écraser ses concurrents à grands coups de remises et de promotions.

Ils me font mal au crâne, il y a tellement de marchandise que je ne sais même pas quoi regarder, nous n'allons pas faire long feu, je repars sans rien avoir acheté, Awa a négocié un faux ipod nano à 10 euros, les gars ont fait le plein de caleçons.

 

Nous retournons au Supernova, investissons la salle de jeu où se trouvent un billard, un bar et un barbecue, partons acheter de quoi faire des grillades, de la cachaça, du citron, du fruit de la passion, de la glace et du sucre. Ce soir, c'est la fête ! Nous sommes à la maison, nous avons cette grande pièce pour nous tout seul, nous écoutons du Mano Solo, puis du Jamiroquai à fond, personne ne nous dit rien, nous jouons, trinquons, refaisons le monde, dégustons un bon repas. Que demande le peuple ?

 

Le lendemain matin, même pas la gueule de bois !

Nous nous apprêtons à vivre une journée des plus mémorables. Vers 9h00 nous allons à l'arrêt de bus local, nous partons voir les chutes d' Iguazu, du coté argentin.

Nous attendons une quarantaine de minutes avant de voir notre bus bleu et blanc pointer le bout de son nez. En montant, à ma grande surprise, je retrouve mon bon vieux ch'ti, JB, que j'avais rencontré à Santiago du Chili, il m'explique qu'il a loupé le premier bus, c'est juste fou, il fallait qu'on se recroise.

Le bus nous dépose à la douane brésilienne pour que nous signalions notre sortie du territoire. Une fois notre passeport tamponné, nous grimpons dans un autre bus qui cette fois s'arrête au poste frontalier argentin : Tamponage de passeport, passage de nos sacs aux rayons X.

Nous arrivons à la gare routière de Puerto Iguazu, reprenons un bus local qui se rend au parc national.

 

Nous y sommes, enfin. L'entrée du parc coûte 100 ( 16 euros ) pesos pour les visiteurs étrangers , nous récupérons un plan et partons en quête des cascades.

L'atmosphère est paisible, nous marchons au milieu de la forêt, suivons le chemin fléché, je me sens bien, je sais qu'un endroit truffé de papillons ne peut être que magique.

Nous croisons des caotis, des petits mammifères, ils ressemblent à la fois des singes, car ils sont très curieux, agiles et voleurs, à des rats, car ils pullulent et trainent en bande, et à des cochons car ils semblent prêts à manger n'importe quoi. Ils se sont sacrément bien adaptés à l'homme, ce qui causera sans doute leur perte, du moins, du coté d' Iguazu. Nous observons aussi des toucans et des Iguanes.

 

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Nous nous approchons, j'entends au loin le fracas de l'eau, plus que quelques mètres et … ouaw, c'est gigantesque, plus de deux cents cascades se succèdent, je n'ai jamais rien vu de tel. Nous allons sur tous les points de vue. Malheureusement et surtout inévitablement, ma petite fête intérieure est légèrement gâchée par tous ces touristes qui se bousculent pour prendre la meilleure photo.

Je ne vaut pas mieux (quoique ) puisque que comme eux je dégaine sans cesse ma caméra. J'essaye de m'isoler dans ma bulle, de les ignorer, mais ce n'est pas simple quand vous êtes installé tranquillement quelque part et qu'un type en chaussettes-claquettes vous fait comprendre en soufflant qu'il veut vous piquer votre place pour prendre un cliché.

 

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Nous nous dirigeons à bord d'un petit train vers Garganta Del Diablo. C'est le bouquet final, cette juste hallucinant de voir une telle masse d'eau s'éclater 90 mètres plus bas, nous sommes arrosés par des nuages de gouttes, c'est comme-ci l'on se baignait sans se baigner, et puis tous ces papillons, et puis ces hirondelles qui jouent dans les cascades, et puis ces dizaines d'arcs en ciel, et puis ce sentiment de paix intérieur ,et puis celui d'être tout petit, de n'être qu'une micro poussière à l'échelle de l'univers, et puis, et puis,et puis....

 

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L'un des plus bels endroits que j'ai vu, si ce n'est le...           

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 12:39

 

 

 

 

Mon alarme sonne, je dormirai bien encore un peu mais il n'est plus l'heure de trainer au lit.

Avant de partir faire la fête hier soir, je savais très bien qu'il fallait que je me lève. Je réveille Awa en chuchotant un « Bonjour mademoiselle... le check out est dans une heure ».

 

Nous ressentons le besoin d'aller voir ailleurs, Florianopolis est une ile agréable mais un peu trop touristique à notre goût, si nous restons dans le coin, nous allons dépenser plus d'argent que prévu.

 

Au départ, nous voulions aller à Garopaba car nous savions que des baleines franches viennent mettre bas dans les environs, mais en surfant sur la toile nous nous sommes rendus compte que tous les hébergements étaient soit déjà réservés, soit trop chers pour nos petites bourses ( minimum 100 euros la nuit ). Même pas une petite auberge de jeunesse à nous mettre sous la dent.

En insistant un peu dans nos recherches, nous avons découvert Imbituba, une petite ville située à une trentaine de kilomètres au sud, avons réservé une chambre double au Padang Surf Hostel, pour 50 reales ( 20 euros ).

 

Nous arrivons à la gare routière, des bus partent toutes les deux heures. Nous payons notre ticket 19,99 réales.

 

Trois heure plus tard nous débarquons au Terminal de Omnibus de Imbituba. Nous allons à la rencontre d'un homme pour prendre des informations, notre niveau de portugais étant quasi nul, je baragouine un espagnol « de derrière les fagots », remplaçant les « a » par des « o », essayant d'imiter ( sans succés ) l'accent des potes d'origine portugaise qui m' apprenaient des insultes dans les vestiaires de mon club de foot :

 

«-Bonjour monsieur... rue du Docteur José Antonio Ramos Leite, au Surf Hostel, quel bus ?

-Non, bus pas bon, bus long. Moi taxi, moi ( il pointe son doigt sur son torse ) taxi ( il mime le volant d'une voiture ) !

-Combien taxi ?

-20 réales.

-Kilomètres, combien ?

-10... 10 kilomètres.

-Allons-y !»

 

Notre chauffeur, en grand professionnel, essaye de jouer au guide touristique quand nous passons devant un grand port industriel, il le montre du doigt en précisant, au cas où nous ne l'aurions pas compris, « le port ». Le Padang Surf Hostel est situé en dehors du centre ville, dans un petit village, au bord de l'océan, il n'a pas l'air de bien connaître les lieux, il s'arrête dans un premier temps devant une épicerie pour demander le Surf Hostel ( c'est ce que j'avais écrit dans mon moleskine, oubliant de noter Padang ), il revient à la voiture en faisant la moue :

 

«- hum, non pas Surf Hostel.

-Praia da Ribanceira, où ?

-Ok, ok, Praia da Ribanceria ! »

 

Il demande à nouveau à quelques passants, toujours pas de réponses, Gil ( il nous donnera une carte de visite ) commence a nous dire que l' auberge n'existe pas, qu'il peut nous emmener autre part, nous lui suggérons de nous conduire à l'adresse que nous lui avons indiquée, mais aucun numéro d'habitation n'apparait sur les façades ou sur les boites aux lettres.

Il commence à nous faire douter, et si nous avions réservé une chambre dans un hôtel fantôme ? Nous lui demandons de nous déposer, nous allons nous débrouiller nous même.

Nous marchons, entrons dans un premier temps sans le savoir dans une propriété privée, nous rebroussons chemin. Nous nous rappelons être passés devant une école de surf quand « Gilou » conduisait, nous nous y rendons, et là, enfin, nous trouvons notre bonheur.

 

Marcelo, le propriétaire de 29 ans, nous accueille avec un large sourire, « je vous attendais plus tôt » nous dit-il. Le terrain est juste en face de l'océan, à une vingtaine de mètre de la plage, l'hôtel est en plein travaux, nous passons devant une battisse qui a été complètement détruite pour être rénovée. On ne va pas se mentir, c'est un grand bordel. Dans le fond, à coté du camping, nous trouvons notre chambre, Marcelo nous ouvre la porte et nous invite à aller manger avec lui chez des amis. Nous acceptons avec plaisir.

 

( … )

 

Nous pénétrons dans un quartier résidentiel clôturé, sécurisé, nous garons la voiture devant une petite villa.

Deux jeunes couples sont en train de mettre la table et de préparer le churasqueira ( barbecue brésilien ). Au menu ce soir, au choix, poisson, poulet ou viande de boeuf, accompagnés de pommes de terres et de légumes cuits sur la braise, de riz, de Brahma ( bière locale ) et de vin rouge.

Nous peinons à communiquer avec les amis de Marcelo, heureusement, il parle parfaitement l'anglais. Il fait le traducteur.

Quelques années plus tôt, il a fait un tour du monde, est parti surfer les meilleurs spots de la planète, il nous raconte son amour pour la France, pour Paris, qu'il a travaillé pendant quelques mois à Lacanau, dans une école de surf.

Nous rentrons à la maison, satisfaits d'avoir passé la soirée avec de « purs produits locaux ».  

 

Nous resterons quatre nuits chez Marcelo. Nous sommes les seuls étrangers du village. Des bandes de jeunes brésiliens investissent le camping pour ce week end de quatre jours, s'apprêtent à vider des litres et des litres de cachaça.

Nous sommes en mode spectateur, peu d'entre eux parlent l' anglais ou l' espagnol, nous nous contentons de simples « bom dia » et de leur sourire en les voyant s'amuser et se défouler.

En face, sur la plage, les surfeurs sont en paix, pas de baigneurs pour leur griller la priorité, ils sont seuls au monde, avec les baleines.

 

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C'est notre grande chance, sans le savoir, nous sommes venus sur une plage où elles sont en nombre, où les mères peuvent apprendre la vie à leurs marmots en toute tranquillité, loin de ces touristes organisés mangeurs de crèmes glacées, loin des champs de transat et de parasol.

Nous passons de longues minutes à regarder l'horizon, nous devinons des nageoires, des souffles d'eau. Prêts à dégainer nos appareils photo, nous voyons même un saut que bien entendu nous n'avons pas le réflexe d'immortaliser. Le moment est magique, nous voudrions les voir de plus près, les toucher, nous nous contentons de les observer de loin, faute de vouloir payer un tour de bateau ( partant de Garopaba ) à 50 euros pour deux heures de sortie en mer, sans la moindre garantie de les admirer.

 

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Nous passons le reste de notre temps à nous balader, allant dans le centre ville d' Imbituba pour nous apercevoir qu' à part faire des courses, il n'y a rien d'autre à faire, marchant quelques heures, traversant des dunes et des collines verdoyantes pour atteindre Praia do Rosa, la plage tendance du coin où les surfeurs et les fêtards viennent s'échouer, où encore, demandant à un chauffeur de taxi de nous conduire à Garopaba pour découvrir ce ravissant petit village de pêcheur devenu une réserve pour touristes aisés en ciret jaune qui chassent les baleines à grands coups de flashs et de zooms.

 

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                     ( Praia do Rosa )

 

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                  ( Garopaba )


 

Nous repartons sur la route, nous sommes sur un gros coup, dans environ vingt quatre heures nous serons proche d' Iguazu...

 

 

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 14:39

 

 

 

 

 Aujourd'hui, le 10 Novembre 2011, c'est mon anniversaire, j'ai un an. Et dire que - 3 mois Av M.-NV ( Ma Nouvelle Vie ) je portais un badge et une cravate...

 

Je suis depuis deux jours au Brésil, « SAMBA !!! », j'ai survécu aux 26 heures de bus qui m'ont trainé de Buenos Aires à Santa Catarina.

Floripa se situe à environ 500 mètres du continent. En accostant sur la côte ouest citadine, je me demandais comment les brésiliens avaient pu la baptiser l' Ile Magique.

Je faisais des grimaces à de hauts bâtiments type HLM, implantés par centaines, j'étais au bord de la nausée à la simple vue de ces anti camaïeux de couleur qui ornaient les façades.

Comment peut on avoir aussi peu de goût ? J' aurai aimé voir la tête de cet architecte qui s'est éveillé un matin, dans une salle de réunion, soutenant que le vert pastel, le rose bonbon, le beige, le bleu marine et le vert caca d'oie sont des couleurs complémentaires.

Au pas de course, j'ai pris le bus 30 jusqu'au terminal de Lagao, puis le 32 m'a déposé en haut d'une colline, près de la côte est.

J'ai intégré le Sunset Hostel. L'endroit est vraiment cool, il surplombe un lac, s'élève sur plusieurs niveaux. Pour aller jusqu'à mon dortoir il me faut descendre une centaine de marches de granit, passer devant une multitude d'arbres et de plantes. Les jeunes brésiliens qui s'occupent de nous sont agréables, les hôtes viennent de partout, la plupart sont des surfeurs.

 

J'ai retrouvé Aoitef. Nous nous sommes rencontrés à Goa, en Inde, sommes restés en contact, et comme elle s'est décidée à venir au Brésil et que j'étais dans le coin, nous nous sommes donnés rendez-vous ici. Nous prévoyons de faire un petit bout de chemin ensemble, d'aller jusqu'au Pérou.

 

Je ne m'attendais pas à ce que le Brésil soit aussi cher, c'est vite fait de dépenser 50 euros par jours, sans y prendre garde. Je ne pense pas y rester longtemps, je ne vais sûrement pas aller à Rio de Janeiro, tant pis, dans la vie il faut faire des choix ! En attendant je profite.

Nous avons rencontrés une bande de trois parisiens, Mathieu et Thomas, des jumeaux, et Guillaume, avons passé une journée ensemble sur la praia de Molle, ils nous ont bien fait rire. Imaginez trois célibataires affamés sur une plage brésilienne où le string est la tenue officielle, où les bars sortent les enceintes à l'extérieur pour cracher de la musique « ibizenca », où les surfeurs font des tractions dés qu'ils croisent une barre horizontale, où les femmes mettent 10 minutes à se passer de la crème solaire sur les fesses. Nos « frenchies » sont en mode chasseur, leur radar cérébral est à la limite du court circuit :

 

« Mais regarde moi çà, putain... elle est super bonne ! Et celle là avec son string rose ! « Vous voulez un coup de main mam' selle, j' ai pratiqué le passage de crème au niveau professionnel ! » Oh la la lala, çà y'est... j'suis amoureux ... la p'tite brune là, j'la marie direct ! Tu crois qu' elle a de vrais fesses la blonde avec le paon tatoué sur le bas du dos, ses seins sont faux, c'est sûr, mais ses fesses ? C'est un truc de ouf jamais vu autant de culs à la ronde !!! »

 

Pendant ce temps, Awa et moi prenions une leçon de vie :

 

« Petit scarabée, même si face de craie tu n'es pas, du soleil brésilien, te protéger tu devras ! Gare au coté UV de la force car le moindre écart de conduite, aussi complice sois-tu avec la grande boule de feu, brulé tu finiras. »

Nous n'avions pas de crème solaire... Le soleil brésilien est féroce.

 

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Le lendemain, ne pouvant plus nous exposer, nous sommes partis visiter le sud-est de l'ile, nous sommes baladés sur la plage désertique de Campeche où la densité de maillots de bain est d'environ dix au kilomètre-carré. Nous avons surtout apprécié le fait de voyager en bus local, de regarder ce paysage tropicale, ces villages aux habitations sommaires, de nous mélanger aux écoliers et aux « Mamas » brésiliennes.

 

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Comment parler du Brésil sans évoquer … la fête et les caipirinhas ( dans un shaker, mettez ½ citron, 3 cuillères de sucre, versez de la cachaça pendant au moins 6 secondes, ajoutez de la glace pilée, secouez, secouez , secouez. Vous pouvez varier la recette en ajoutant du fruit de la passion ou de la pastèque ).

Notre première soirée fut mémorable, nous n'avions bu qu'une paire de « caïpis » au bar du Sunset quand nous nous sommes décidés à sortir pour aller acheter des cigarettes. Après avoir traversé le pont qui relie notre colline au centre ville de Lagao, nous sommes entrés dans la première station service venue, sans nous méfier. Et là, comme par hasard, en faisant la queue, nous croisons les deux jeunes barmans qui nous ont servi. « Hey çà va vous deux ? » qu'ils nous disent :

 

«-Vous faites quoi là ?

-Ba, on achète des clopes.

-Vous tombez bien, on fait le plein de cachaça et on va boire à la maison, c'est à deux pas, çà vous tente ?

-Demande à un aveugle si il veut voir ! »

Nous avons passé quelques heures avec deux mexicains et un anglais, à discuter, à débattre, à parler voyage, musique, sommes rentrés en zigzaguant, escortés par un chien sauvage qui faisait le beau et narguait les autres, les domestiqués qui passaient leur truffe dans les mailles des grillages et geulaient. Nous l' avons baptisé Loulou, il nous a déposé à notre porte.

 

Ce soir, c' est donc mon soir !

 

Nous sommes prêts, nous sortons avec Alexie, une américaine, un fan de Sepultura maltais et Patrick, notre bout-en-train d' irlandais.

Nous arrivons au John Bull Pub, il y a un concert, l'entrée coute 30 réales ( environ quinze euros ). A ce prix là, je m'imagine que le groupe doit être de qualité.

Au premier coup d'œil, j'enfile ma peau de cynique, rien que le nom de ce trio m'exaspère.

 

« Dans la famille Tuyau De Poil : je ne ressemble à rien, je me cherche un style, je suis arrogant et çà m'écorcherai la gueule de dire merci aux gens qui m'applaudissent, je demande les Vintage Cult. Bonne pioche ! »

 

Le chanteur bassiste porte une crête de trente centimètres, jusque ici tout va bien. Au cas où les gens n'auraient pas compris à quel courant artistique il s'identifie, il porte un t-shirt publicitaire sur lequel les lettres P U N K remplacent celles de F I A T, çà passe encore. Mais avec une telle dégaine, chanter du Oasis et du Eagle-Eye Cherry, çà c'est un coup à ce que les Ramones se retournent dans leurs tombes !

Être punk ce n'est pas une question de déguisement mais d'attitude, il faut aduler le néant et chier sur la face du monde !

 

« La différence entre le bon punk et le mauvais punk ? Ba heu...le vrai pounk, ba heu... y monte sur scène et pis y n' en n' a rein à fout', il est pô content pace'qui pense que tout l'monde il est pourri, et le faux pounk, ba heu..., le faux pounk y monte sur scène et pis y fait croire qu'y n'en n'à rein à fout', qu'y n'est pô content et tout tout, mais c'est pô pareil, c'est un faux pounk ! »

 

Le métaleux maltais et moi sommes frustrés d'avoir payé 15 euros pour voir de faux punks jouer de la musique de compilation. Inconsciemment nous sommes un peu jaloux, ces imposteurs doivent toucher un « putain » de bon cachet !...

Je vais faire abstraction, me mettre en tête qu'un Dj's passe des tubes et m'amuser avec des gens de bonne compagnie.

 

A la sortie, nous réglons l'ensemble de nos consommations, prenons la direction de notre auberge.

En chemin, au bord du lac, nous rencontrons trois brésiliens accoudés sur une voiture qui écoutent à fond du Pink Floyd. Nous restons un moment avec eux.

 

Le jour se lève, Awa et moi rentrons dans notre dortoir, nos colocataires dorment encore. Dans quatre heures, nous quitterons Florianopolis pour nous diriger vers Imbituba, dans le sud de l' état, il parait qu'à cette époque des baleines viennent pour y mettre bas...     

 

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