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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 15:10

 

 

 

 

J'ai entendu dire que la frontière entre le Pérou et l' Équateur est la plus mal famée d' Amérique du Sud. Son passage est long. Il faut faire attention.

Pour une histoire de prix, beaucoup se rendent à Aguas Verdes pour la passer à pied.

J' achète un billet Mancora / Quito pour 80 soles.

Juste avant la frontière, le van qui nous conduit s'arrête devant une agence de voyage. Une guide monte dans le véhicule. Elle a pour rôle de nous faciliter le passage de la douane.

En deux temps trois mouvements les formalités sont faites. Elle est autoritaire. Elle remet en place les locaux qui tentent de nous doubler, les agents trop lents.

Aucunes fouilles.

Une fois en Équateur, elle nous emmène faire du change. Une dizaine d'hommes sont assis dans la rue sur une chaise, à la suite, des mallettes ouvertes sur les genoux, une liasse de billets dans une main, une calculatrice dans l'autre. De la fausse monnaie circule mais Madame M. veille au grain.

J'échange des soles contre des dollars américains, la devise équatorienne.

Elle nous oriente vers une agence où nous devons prendre notre bus pour Quito.

Le temps de monter, j'éclate les moustiques qui me piquent. Ils sont nombreux.

 

Mon voisin de siège est un professeur de danse péruvienne d'une cinquantaine d'années. Il me parle de Victor Hugo, d' Émile Zola, des Incas.

Quelques kilomètres plus tard, des militaires armés stoppent le bus pour procéder à des fouilles. Il retournent les sacs et les valises des locaux à la recherche de la moindre marchandise. A la vue de mon passeport, ils ne posent pas les mains sur mes affaires...

 

Je m'endors. Je me réveille à Quito, au petit matin.

Il pleut. J'aurai dû rester deux ou trois jours de plus sous le soleil de Mancora.

Le temps est humide pendant tout le séjour.

Je n'ai pas envie de sortir. Je ne visite pas l'une des nombreuses églises. Je ne visite pas le monument qui se tient à cheval sur l'équateur. Je ne visite rien. Je sors juste dans Mariscal.

 

Comment est Quito ? Je ne sais pas.

 

                IMG_3870.JPG

 

                    IMG_3872.JPG

 

Je reste au Vibes Hostel. Mon voyage est fini. Je ne suis plus curieux, ni content ni déprimé de devoir retourner au pays. J'attends la suite.

 

Je pourrais vous parler de la saison 6 de Dexter, de la seconde de Braquo, de Mulholland Drive, de Enter The Void, de 127 heures. Je regarde des films et des séries. Je télécharge gratuitement pendant que les Anonymous s'attaquent aux gouvernements.

Mon lit est l'endroit que je connais le mieux à Quito. Je bois de l'eau.

 

Je fais un écart de conduite le second soir. Après avoir vidé des verres de cuba libre à 1 dollar 50 au Vibes, je sors avec une bande d'argentines dans le centre festif qui se trouve à une centaine de mètres.

Je rentre à onze heure du matin. Je fais les poches de mon jean, retrouve des tickets de carte bleu...

 

Mes colocataires, deux danois et un israélien, se marrent dés qu'ils rentrent et me voient dans la même position.

 

«- Tu bouges pas ?

-Non.

-Tu fais quoi pendant tout ce temps ?

-Je mate des films.

-T'as rien d'autre à foutre que de mater des films ?

-Non, il pleut.

-Quand même, t'es à Quito mec !

-M'en fous. J'ai envie d'rien faire. Je rentre bientôt en France.  Et Quito sous la pluie, honnêtement... m'en fous.

-T'es grâve toi !

-Je sais juste de quoi j'ai pas envie.

-C'est déjà çà ! Bons films, à plus !

-Ciao ! »

 

La veille de partir, deux chiliennes arrivent dans la chambre. Une me dévisage. Je la connais c'est sûr. Nous nous regardons avec insistance. Nous nous sourions d'un air gêné. Je sais !

 

«-On s'est vu au Laos, non ?

-Mais oui c'est çà ! Antonio !

-Non lui c'était mon pote. Vincent.

-Oui, c'est vrai ! Mais t'es encore sur la route ? Ça fait déjà un an !

-Je rentre en Europe demain.

- Çà doit te faire trop bizarre.

-Je ne ressens rien... .

-C'est incroyable de se revoir ici ! Le monde est tout petit !

-Antony vit au Cambodge maintenant, il s'occupe d'enfants dans une asso... »

 

Je mets du cœur à ne rien faire et la vie m'offre encore une scène improbable.

 

Je passe la soirée accoudé au Vibes.

 

« Hey Vince, ce sont tes putains de derniers verres en Amérique du Sud !

Ce soir je te rince ! A la tienne mec ! Santé ! » me dit le gringo de barman.

 

 

 

 

 

 

 

 

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