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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 22:58

 

 

 

 

Je peine à ouvrir les yeux. Les voix des ces trois français du troisième âge ont le même effet sur moi qu'une chanson de Johnny Hallyday. Elles me font mal au crâne. Deux femmes et un homme qui parlent pour ne rien dire, qui commentent chacun de leurs faits et gestes. Heureusement, Monsieur a le sens de l'humour.

Je me réveille de temps en temps pour garder des images de ce trajet extraordinaire, mais la fatigue l'emporte. Je retombe dans mes rêves. Faire la fête et ne dormir qu'une demie heure est un moyen très efficace pour ne pas voir passer un voyage de douze heures mais peut se révéler être une terrible erreur si l'on veut absorber un paysage singulier. J'ai déjà traversé les Andes de Santiago du Chili à Mendoza, je n'ai donc aucuns scrupules à hiberner.

Ma journée a commencé a Salta, elle se finira dans le désert d' Atacama, au Chili.

 

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16H30, San Pedro d'Atacama, 2400 mètres d'altitude...

 

Je foule enfin la poussière. Nous enfourchons nos backpacks.

 

«-Le centre ville s'il vous plait ?

-Prochaine à droite et c'est tout droit !

-Merci . »

 

Je ne pensais pas arriver aussi tôt à San Pedro. Je devais y aller dés mon arrivée en Amérique du Sud, après mon passage à Santiago du Chili. Marcela, ma pote chilienne, m'a fait comprendre que deux ou trois jours ne suffisaient pas pour s'imprégner du désert le plus haut du monde. J'ai préféré courir jusqu'au Brésil pour aller chercher une charmante demoiselle.

 

«-Tu me préviendras à l'avance quand tu viendras dans le nord, je pourrai me libérer pour te faire visiter ma terre natale » m'a dit Marcela.

«- Je pense que j'y passerai après le Machu Picchu.

-Préviens moi à l'avance.

-Avec plaisir. »

 

Je ne l'ai pas fait. D'une part, la décision de venir ici c'est faite au dernier moment, nous n'étions pas loin, Awa voulait absolument voir le Chili. D' autre part, je ne me suis jamais senti très à l'aise entre deux filles que j'aime bien ...

 

Je m'attendais à trouver une grande ville avec des bâtiments et tout et tout. Nous sommes dans un véritable oasis. La plupart des maisons sont blanches ou brunes, enduites de terre, isolées à la paille.

San Pedro est un joli village, un endroit très touristique. Les agences de voyage, les bureaux de change, les restaurants, les boutiques se suivent. La concurence règne. Des milliers de backpackers, de voyageurs organisés se promènent dans les rues.

 

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Nous trouvons l' Hostel Juriques, au fond de la calle Toconao. C'est l' un des moins cher que nous ayons vu sur internet. Nous poireautons plus d'une heure à la réception avant que Juan, le propriétaire, nous accueille et nous montre notre chambre. Il ressemble a un de ces amérindiens que l'on voit dans les westerns avec ses longs cheveux noirs et lisses.

 

Nous nous renseignons sur les tours organisés. Il va falloir que nous fassions des choix car les prix ne sont pas donnés. Valle de la Luna, Laguna Cejar , les ruines de Quitor, les geysers, l'observatoire astronomique ?

 

A la vue des photos, notre premier choix sera Valle de la Luna !

 

Le lendemain, à 16 heure, après avoir réglé 10000 pesos ( prix normal 12000 pesos soit environ 17 euros ), nous montons dans un minibus avec une vingtaine d'autres personnes plus ou moins de notre âge. Nous avons tous un chapeau sur la tête, une bouteille d'eau à la main et un appareil photo en bandoulière.

 

Un rêve de gosse se réalise, je suis dans le désert. Nous allons d'abord à Valle de la Muerte qui était à l'origine un lac émergé. Elle s'est formée en même temps que la Cordillère des Andes puis l'érosion a fait son travail d'artiste pour donner la forme à ce paysage.

Le vent est puissant, le sable nous fouette les mollets. Je reste muet face à la beauté de ces sculptures minérales, à la vue des neiges éternels et du Volcan Licanbur qui se dressent fièrement à l'horizon. Des surfeurs dévalent les dunes.

 

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Une seconde étape nous mène dans un canyon salé. Nous entrons ensuite dans Valle de la Luna. Nous quittons la terre pour nous retrouver dans cet amphithéâtre lunaire fait de dunes, de roches naturelles sculptées marrons, rougeâtres, roses, jaunes.

Nous n'en sortirons qu'après le coucher du soleil.

Les robots qui on été envoyés sur la lune pour la filmer ont été testés ici.

 

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Nous rentrons chez nous la tête ailleurs, les yeux encore brillants. A deux pas de notre hostel :

 

« Vincent, viens on fait demi tour, on va se renseigner pour faire le tour astronomique » me dit Awa.

 

Le désert d'Atacama est le meilleur endroit au monde pour observer les étoiles.

Nous revenons sur nos pas, entrons dans l' Ayllu, un restaurant-bar-hotel-agence de voyage qui propose le tour.

Un petit homme aux cheveux blancs allume un feu dans un grand bac métallique.

 

«-Bonjour Monsieur, nous sommes intéressés pour faire le tour des étoiles.

-Vous pouvez attendre cinq minutes, il faut que j'aille voir avec la personne concernée.

-Pas de problème, on peut boire un coup en attendant ? C'est combien la caïpirinha ?

-Oui bien sûr, c'est 3000 pesos .

-Si vous êtes occupé, je peux les faire» demande Aoitef avec culot.

 

Et la voici derrière le bar en train de nous préparer nos cocktails avec amour, nous mettant la double dose. Nous sommes morts de rire, la situation est cocasse.

 

«-Vous êtes d'où ?

-Nous sommes français.

-Vous êtes français ?! Attendez, j'arrive ! …..»

 

Il revient avec trois gros livres reliés du 19ème siècle. Il détient tous les Petit Journal de 1897, 1898 et 1899. Nous avons un trésor de la culture française sous nos yeux. Nous feuilletons délicatement les ouvrages de peur d'abimer les pages.

Il s'appelle Juan Carlos, son fils est le propriétaire.

 

«-Vous logez où ?

-Au Juriques.

-Si çà vous dit, nous avons des chambres ici, normalement nous les faisons à 8000 pesos par personne, mais pour vous ce sera 6000 pesos. »

 

Nous nous regardons, acceptons.

 

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Le lendemain à 10 heures, nous investissons l' Ayllu. Don Juan s'occupe de nous comme si nous étions ses propres enfants. Nous faisons connaissance avec l'ensemble du personnel, les serveurs, son fils et sa femme brésilienne.

Nous rencontrons deux hommes adorables, Manuel et Ariel. Ils travaillent à leur compte dans le bâtiment, ont sans cesse des chantiers à réaliser dans le village. Ils viennent tout le temps manger à l'Ayllu. Ils sont drôles, passent leur temps à raconter des conneries.

A midi, un bus de lycéen en classe verte s'arrête pour manger des pizzas. Awa enfile la toque de cuisinière, met la main à la pâte.

Nous avons trouvé notre maison pour le reste du séjour.

Don Juan nous dit de ne passer que par lui pour commander à manger et à boire, il est le seul qui puisse nous faire de bons prix.

 

Nous partons pour un deuxième tour. Nous allons à la Laguna Cejar à une vingtaine de kilomètres de San Pedro. Le lac est composé à 30 % de sel, ce qui lui donne une couleur limpide.

On peut s'y baigner mais il faut faire attention à ne pas se bruler les yeux. Faire la planche est d'une facilité enfantine, on pourrait même lire un bouquin tellement on flotte. Au loin, des flamants roses. Le volcan nous surveille toujours.

 

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Nous nous rendons ensuite à un lac d'eau douce pour nous rincer car nous sommes blancs de sel.

 

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Pour le coucher du soleil nous allons vers un autre lac, la lumière nous offre un spectacle hallucinant, les couleurs sont pures. Le désert se noie dans l'horizon. Nous buvons du pisco sour ( alcool de raisin mélangé avec du sucre et du jus de citron ) pendant qu'une équipe de télévision française fait un reportage.

 

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Je réalise qu'entre hier et aujourd'hui, je n'ai jamais rien vu d'aussi beau.

 

Le lendemain, nous restons à la maison toute la journée, à ne rien faire, soignés comme des rois par notre cher et bon Don Juan.

 

Notre tour des étoiles, nous le faisons gratuitement avec Ariel et Manuel. Nous partons à pied tous les quatre avec du pisco et des bières dans le sac à dos. Ils nous emmènent jusque chez eux, à trois kilomètres du village. Ils vivent dans une cabane construite avec des planches de contreplaqué, de bois compressé.

Le première chose que fait Ariel en arrivant est de donner à manger à ses truies. Nous en baptisons une Lucette. Elle vivent dans des cages de bois, il nous explique qu'avec la chaleur et le soleil, il n'a d'autres choix que de les enfermer. Nous les caressons, elles en tombent de plaisir.

Nous faisons un feu sur la plaine voisine. Manuel fait l'idiot, il nous imite quand nous parlons français, employant un charabia incompréhensible mais tellement drôle. Ariel est un descendant des Mapuches, il nous raconte l' histoire de son Chili.

 

« Les Mapuches étaient de grands guerriers, des braves ! Ils ne se sont jamais rendus, ni face aux incas, ni face aux espagnols. Tu leur coupais un bras, ils te tendaient l'autre et ensuite la tête. Certains se faisaient greffer des lances à la place des bras pour continuer à combattre !»

 

Nous levons la tête, wouaw... je n'ai jamais vu autant d'étoiles. Elles semblent bien plus proches, on pourrait presque les toucher. La voie lactée est juste énorme, elle dessine les courbes de la Terre.

Nous rentrons chez nous vers trois heure du matin, marchant de travers car nous ne pouvons nous empêcher de lever les yeux au ciel, la bouche grande ouverte.

 

Comme nous ne voulons plus payer de tours, nous nous décidons à louer des vélos pour aller vers Catarpe. Nous embarquons Issa, un étudiant bouddhiste japonais qui fait un tour du monde avant de rentrer au temple. La chaleur est étouffante, le soleil, brulant. Nous enfourchons nos bolides, roulons dans ce paysage incroyable. Nous croiserons trois français, des purs travellers à capuche. Ils font un tour de l'Amérique du Sud dans leur camtare immatriculé 59, ont même emmené les chiens avec eux, deux gros pitbulls.

Nous nous arrêtons régulièrement à l'ombre d' un arbre, au bord d'une rivière, nous aimerions nous baigner mais l'eau nous arrive aux genoux.

Nous allons explorer une maison abandonnée. Nous sommes comme des gamins qui auraient trouvé une cabane dans une forêt. Nous faisons le tour du propriétaire, nous ne trouvons qu'un vieux matelas, quelques cannettes vides. Des bouquets de fleurs séchées ont été attachés aux barreaux des fenêtres, sûrement un moyen de chasser les mauvais esprits. Sur le trajet du retour, je rêve de la bière fraiche que je vais engloutir en arrivant.

 

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Nous sommes proches de la fin. Nous allons quitter cet endroit la larme à l'œil. Nous avons rencontré des gens adorables, exceptionnels.

Don Juan, au moment de le payer, nous divise notre note par deux. Nous ne payons que 30000 pesos ( à deux !!) pour les quatre nuits, la nourriture et les boissons que nous avons consommées. Il a le cœur sur la main. Au moment de dire au revoir à tous le monde, Manuel me répète pour la quarantième fois,  « Economise 30000 euros! Tu viens vivre à San Pedro, je te trouve un terrain, te construits ta maison. Ensuite on crée une agence et on fait tourner les riches. Vas-y reviens, revenez !!! ».

L'Universitad de Chili vient de se qualifier pour la finale de la coupe d' Amérique du Sud de football. Sous les « Chi Chi Chi, Lé Lé Lé » des supporters locaux, je vais me coucher.

Demain, nous nous levons tôt. Je crois que nous allons vivre encore des moments exceptionnels ! Nous allons jusqu'en Bolivie en 4X4, nous nous apprêtons à passer trois jours dans le Salar d'Uyuni. Du très très lourd à venir !!!!

 

 

 

 

 

 

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 18:41

 

 

 

« Allez Messieurs ! C'est l'heure ! Il est temps de partir ! Allez, hop hop, on se lève ! Nous avons un petit déjeuner à préparer ! »

Où suis-je ? Qu'est ce qu'il se passe ? Les yeux à peine décollés, je vois cet homme à l'accent indien sur son trente et un. Je baille, m'étire, tourne la tête de gauche à droite, de bas en haut. Je ne suis pas le seul à m'être endormi dans un de ces sofas.

« Allez, allez, on y va, il est 6 heure, les bus fonctionnent à nouveau, vous pouvez rentrer chez vous maintenant ! »

Je recouvre mes esprits, je me suis assoupi dans ce canapé en cuir noir, dans le salon de l'hôtel de luxe du Sky City ... les All Blacks sont champions du monde.

Après la finale, faute d'avoir réservé une chambre pour ne pas me ruiner, j'ai trouvé cet endroit par hasard. Il y avait de la lumière, je suis entré, me suis allongé, faisant mine d'être intéressé par le match de foot qui passait à la télévision, personne ne m'a rien dit...

 

Mon avion décolle dans dix heures.

 

Je retourne à la rue, les machines de nettoyage arrosent les trottoirs. Quelques irréductibles aux maillots noirs, au sortir d'une nuit blanche, titubent en marmonnant qu'ils sont les rois du monde. Ils n'ont plus la force de chanter, la fête est terminée.

A cette heure-ci, Auckland est une sorte de « no man's land », un champ de bataille inerte où les papiers virevoltants jalousent les cadavres de bouteilles.

Après avoir acheté le journal pour collecter la une du jour, je me rends à l'aéroport, sombre sur une banquette trois places, faignant de ne pas entendre des anciens souffler parce qu'ils ne peuvent s'assoir, oubliant que je suis un garçon bien élevé.

 

Je prends place dans l'avion le lundi 24 Octobre 2011 à 17H15, j'arrive à Santiago du Chili 11 heures plus tard, le lundi 24 Octobre 2011 à … midi. Cette journée est la plus longue que j'ai vécue jusqu'à présent, si l'on m'avait dit qu'elle durerait 39 heures et qu'en arrivant à Santiago j'aurai rajeuni de 16 heures...

 

Je commence à être habitué au cinéma des atterrissages en terres inconnues. Contrairement à l'autre bout du globe, le passage des douanes est expéditif. Pas de fouilles, aucunes questions, juste un tampon et un « bienvenido ». Je récupère un plan de Santiago, sors par le hall des arrivées. Une horde de chauffeurs de taxi s'agrippe à ma jambe, j'avance en disant « no gracias », grimpe dans un bus local à 1500 pesos ( 2,2 euros ), descends à la station Heroes.

« Putain çà y'est , j' y suis,  je suis en Amérique Latine !». Je réalise que quoiqu'il arrive, mon objectif est atteint. Car même si je dois rentrer avec Mondiale Assistance, je retournerai chez moi par l' ouest ! Maintenant, c'est que du bonus ! Je m' auto congratule ...

 

 

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La première image marquante de Santiago est celle des étudiants en colère qui se battent et sacrifient leur année pour que l'université ne deviennent pas un business. Des banderoles tapissent les établissements, ils sont assis devant, jouent du tam-tam en chantant des slogans, arrêtent les passants pour les faire adhérer à leur cause. J'apprendrai qu'une année d'étude coûte quelques milliers d'euros au Chili.

 

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Je trouve assez facilement la rue du Général Joffre, où est situé l' Eco Hostel ( 5 euros la nuit en dortoir ). A peine le temps de frapper à la porte, qu'elle s'ouvre devant moi. Sebastian m'accueille, me fait faire le tour du propriétaire, me présente ma chambre, la cuisine, les terrasses, le hamac.

L'endroit est charmant, c'est une sorte de laboratoire du recyclage mettant en alerte tous les hôtes sur les enjeux écologiques du monde : la consommation de l'eau, le tri des déchets, l'achat de provisions hyper empaquetées, d'aliments locaux qui ont une faible facture carbone, nos comportements. Si chacun d'entre nous fait un petit effort dans sa vie quotidienne, il y aura peut être moyen de laisser un monde « viable » aux générations futures.

Je fais rapidement connaissance avec Jean Baptiste, un ch'ti, Félix, un brésilien, Johana, une anglo-chilienne. Ils vont demain à Valparaiso, « viens çà coûte 33000 pesos, y' a le repas du midi compris , un guide. C'est super beau, c'est une ville avec plein de maisons de toutes les couleurs ». Je ne suis pas très emballé par le fait d'y aller en groupe, et le prix de 45 euros me freine un peu, c'est mon budget pour deux jours...

Le soir je rejoins Marcela, que j'ai rencontrée en Thailande. Elle m'emmène dans une brasserie typique, dans les quartiers Est, nous buvons du vin blanc mélangé à un fruit local (un goût comparable au Lychi ). Maximilian, un de ses potes, nous rejoint.

Ils insistent tous les deux, « Il faut absolument que tu ailles à Valparaiso, c'est le vrai Chili ! Lèves toi demain matin , fais le tour ! », nous refaisons le monde jusqu'à trois heure du matin, ils travaillent demain, je rentre à l' auberge. « Fais attention en rentrant, si tu croises des gens bizarres, change de trottoir », me dit Marcela.

Je ne me suis pas senti en danger la moindre fois à Santiago, je marche tranquillement, escorté par un chien d'égout. Ils sont des milliers à errer dans les rues, aucuns ne se ressemblent, ils ne sont pas agressifs, au contraire, ils sont sans cesse à la recherche de contacts avec les humains. Quand j'écris « escorté », c'est vraiment le cas, ce chien marche à mes cotés, m'attend avant de traverser la route, regarde attentivement les autres passants, prêt à réagir au cas où, et quand j'arrive face à ma porte, il me regarde avec l'air satisfait du travail accompli et retourne d'où il vient.

 

Je me réveille le lendemain à 14 heure, j'ai apprécié ce lit « king size » au matelas confortable. Je pars me promener en ville, entre Universidad Catolica et Universidad de Chili. Mon regard a toujours quelque chose à se mettre sous la dent. Les commerçants et les artisans sont rois, les petits magasins se succèdent : des réparateurs de machine à coudre, de machines à laver, de cafetière, d'électroménager, des quincailleries et des ... quincailleries.

Bien que le Chili soit un des pays les plus riches d'Amérique du Sud ( il détient d'énormes ressources naturelles, gaz, bronze, minéraux, qu'il vend essentiellement aux américains du nord ), on y trouve énormément de « petis boulots » : aux caisses des supermarchés, des jeunes vous mettent les courses dans les sacs plastiques; des cireurs astiquent les chaussures des hommes pressés; d'autres récoltent les bouteilles en verres consignées; d'autres encore vendent des journaux à la criée; des conducteurs de triporteur proposent des sandwichs, des fruits, des sodas, des barres chocolatées; je reste médusé en voyant un médecin dont le bureau est installé sur le trottoir, auscultant un patient, sa femme disant « Je lui dis tout le temps Docteur, mais il ne m'écoute jamais, il ne veut pas faire attention ! ».

Aux feux, personnes ne vous netoient les vitres en dessinant un coeur sur le pare brise de votre voiture pour vous demander la pièce, vous avez le droit à un spectacle de jonglerie ! 

Les sans abris semblent être respectés, on les laisse installer des matelas sur le trottoir afin qu'ils puissent dormir un petit peu plus confortablement, chose inimaginable chez nous...

 

Le soir à l'hostel, je me colle en terrasse avec mes compères du moment, nous vidons quelques bouteilles de vin. Je suis surpris par sa qualité, sa finesse, et pour seulement 2 euros 50... Mes amis, mes chers français, nous avons là une sérieuse concurrence, je comprends maintenant pourquoi les chiliens disent qu'ils ont le meilleur vin du monde, je dirai plutôt qu'ils ont le « meilleur pas cher du monde », je ne vais pas non plus leur donner raison.


Le lendemain matin, je file à la gare routière, monte dans le premier bus qui se rend à Valparaiso ( 4500 pesos aller retour, soit 7 euros 50 ). Une heure et demi plus tard, je marche dans ses rues. C'est une ville côtière plutôt grande, des collines ornées de maisons  coulorées s'élèvent au dessus du centre ville. Je vais dans le quartier qui semble être celui des artistes et des étudiants. Je me perds volontairement dans ces ruelles, je sourie tout seul, émerveillé par cette citée qui est pour moi, une œuvre d'art à elle seule. J'ai l'impression d'être chez moi, cet endroit ressemble au joli bordel qui sévit dans ma tête, je trouve ici ce que j'aime par dessus tout photographier, un mélange désordonné de matière : de la ferraille, des câbles électriques, de la peinture, de la terre, de la rouille, des tags, des fleurs, des pavés... Je vais vagabonder quelques heures dans cet univers magique, comme un gamin qui s'étonne de la moindre chose qu'il voit, « Dis, c'est quoi çà ? Et çà, dis, c'est quoi ? Et çà …? Et çà...? Et çà...? ».

 

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Je passe mes derniers jours entre les rues de Santiago et la terrasse de l'auberge. Je retrouve Marcela le vendredi soir, nous allons dans un club branché, La Féria, dansons sur de la bonne house-music.

Nous nous retrouvons le dimanche, elle tient à me montrer la vue du haut de la colline où la statue de la vierge Marie surveille la ville. Santiago est implantée dans une cuvette, entourée par les neiges éternelles de la cordelière des Andes.

 

Je suis déjà sur le départ, je veux me rendre au Brésil où une pote rencontrée à Goa arrive dans une semaine, je réalise qu'il va me falloir des heures et des heures de bus pour traverser le continent d' Ouest en Est, mais bon comme dirait l'autre, « c'est l'jeu ma pauv' Lucette », je vais d'abord me rendre à Mendoza, puis à Buenos Aires, puis à Florianopolis ...

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