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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 11:28

 

 

 

 

 

( Bien loin de l'ambiance ultra consommatrice du sud de l'ile, il existe un petit bout de campagne qui se nomme Ubud. Entourée de rizières, d'un environnement pittoresque, on y saisi le vrai sens de Bali. Toutes les facettes de la finesse balinaise y sont incarnées. Les habitants ont un sourire délicat, sincère, comme si on leur avait greffé à la naissance. C'est une terre où l'inspiration artistique s'élève au dessus des villages, dans chaque petit « boui-boui », on peut apercevoir des peintres, des sculpteurs, qui s'appliquent a donner une âme à des objets.

Bien évidement, l'hindouisme y respire, on a comme la sensation qu'une petite voix nous narre un de ces contes qu'on nous lisait quand nous étions enfant, des représentations de monstres, de lutins maléfiques se tiennent fièrement dans les jardins et les temples, protégeant les gentils des forces du mal.

Qu'il est bon de rouler des heures dans ce paysage, d'absorber les kilomètres et les kilomètres, de pénétrer dans cette exposition naturelle.

Certes, Ubud reste un endroit touristique, il vous suffit de marcher dans ses rues pour voir que tous ces  magasins aux étalages ordonnés et rafinés visent une clientèle huppée, mais paradoxalement c'est ici, aussi, que vous trouverez des hébergements bon marchés, et d'humbles restaurants où vous mangerez à votre faim pour deux euros. Ode au romantisme...)

 

 

 

 

 

Lassés de dépenser tout notre argent dans des lieux dédiés aux occidentaux, nous décidons de quitter la ville, le dimanche 24 Avril, prêts à emmancher des deux roues pour partir retrouver un atmosphère sain, celui de la campagne.

Nous laissons nos bagages à la réception du Three Brothers, prenant avec nous le strict minimum pour survivre, sentir bon et enregistrer quelques moments de vie. Je tasse deux t-shirts, deux caleçons, mon nécessaire de toilette, un appareil photo et mes papiers dans mon petit sac à dos, nous allons rouler pendant des heures, je ne veux pas avoir trop de poids sur les épaules.

Antony nous rejoint en fin de matinée, nous allons louer nos scooters à deux pas de l'hôtel, des 100 cm3 automatiques, pour 30000 roupies la journée ( 3 dollars ).

J' enfile mon casque, cale mes fausses lunettes Carrera, tourne la clé, enclenche le démarrage électronique, " Lets Go" ! Un dernier regard à l'attention de mes deux acolytes, un signe de la tête, c'est parti...

Ok, on ne roule pas en Harley Davidson, ok, nous avons laissé les perfectos, les gants et les chaines aux vestiaires, ok, la route 66 est à des milliers de kilomètres, mais je ne peux m'empêcher de fredonner cet air d' Easy Rider, « Born to be wiiiiiild », nous sommes quand même à Bali, c'est un bien plus « rock'n roll » que de rouler en ciao sur les routes de campagne du val de l'Indre !

 

La veille nous sommes allés, encore une fois, nous rincer au Sky Garden. Tous les soirs, dans les rues de Kuta, on vous distribue de fausses cartes « VIP Gold », qui donnent le droit d' y boire et d' y manger gratuitement de 22 heure à 23 heure. Autant vous dire que la foule est au rendez-vous, pendant une heure, les touristes alcooliques mettent leur peau de « crevard ». Mine de rien, ça permet de faire de bonnes économies, vous laissant le temps de boire un bon nombre de verres, vous calant pour le reste de la soirée...

Antony dégage encore quelques vapeurs éthyliques :

 

« Hey les Bee Gees! Faut absolument que je mange un Mc Do dégueulasse, y'a qu'ça qui peut éponger ce qu'il me reste dans l'estomac ! P'tain faut qu'je mange là, on s'arrête au premier venu !!! »

 

Nous roulons dans la folie balinaise, les routes sont noires de véhicules, nous nous faufilons entre les voitures et les scooters. Ici, la règle est de ne surtout pas respecter le code de la route, il faut s'imposer, ne laisser passer personne sous peine d'être bloqué et anticiper les moindres réactions des autres conducteurs. Il faut être concentré et sûr de soi !

Nous faisons un détour d'une vingtaine de kilomètres pour trouver la maison de Ronald, nous avons perdu Didier, nous sommes allés tout droit, sans jamais tourner, mais la circulation a eu raison de lui. Pendant que Garrou s'empiffre, nous nous inquiétons, nous espérons qu'il ne lui soit rien arrivé de mal, l'appelons huit fois sur son téléphone, la neuvième sera la bonne. Comme il ne nous voyait plus, il a fait demi tour, a pris la direction d' Ubud, il nous attend sur le bord de la route.

Nous redémarrons:

 

«- Garrou, si on se perd, on se rejoint à Ubud.

-Ok ma poule! »

 

Au bout de quelques minutes, je ne le vois déjà plus, il roule à toute allure, comme un « titi » parisien, il double de tous les cotés.

A un feu rouge, je suis des locaux, dépassant comme eux la ligne blanche qui sépare les deux voies. J'entends un coup de sifflet, un policier fait signe en ma direction, je fais comme si je ne l'avais pas vu, il insiste, c'est bel et bien moi qu'il veut, « le portefeuille sur pattes ».

Il me demande de me garer, m'invite à rentrer dans sa cahute, me dit de m'asseoir à coté de celui qui semble être le chef.

 

« -Tu as ton permis de conduire ? » 90% des étrangers roulent ici sans le permis international, je lui présente le mien.

 

« -Bon, pour le permis c'est bon... ha non, permis B, c'est le permis voiture, tu n'as pas le droit de conduire un deux roues!

-Si Monsieur L'agent, j'ai le droit de conduire un 125 cm3...

-En France, mais là tu es en Indonésie!

-Mais... C'est un permis international...

-Bon d'accord. Tu sais pourquoi on t' a arrêté ?

-J'attendais que le feu passe au vert, pour contrôler mon permis?

-Non Monsieur, tu étais sur l'autre voie, de l'autre coté d'une ligne blanche. »

Je fais comme si je ne comprenais pas, faisant preuve de la plus grande des politesses :

 

«-Mais Monsieur l'agent, je ne suis pas passé au feu rouge, j'étais avec l'ensemble des autres scooters, j'attendais...

- Tu as fait une infraction ( il me montre un plan, me fait un dessin, je continue à faire mine de rien ), donc çà va te coûter 500000 roupies, tu vas te rendre au commissariat de Denpasar ! »

 

Les policiers balinais sont les plus corrompus que j'ai croisé, en général, quand ils vous annoncent une somme officielle, ils attendent de votre part, que vous leur demandiez si vous pouvez vous arranger autrement, que vous leur glissiez discrètement un billet dans la main. J'ai déjà vécu cette expérience car je n'avais pas mon permis sur moi, cela m'a couté 50000 roupies. Antony, s'est déjà fait arrêté trois fois dans la même journée, payant trois fois 50000. Quand ils ont besoin d'argent, ils se posent à un carrefour et arrêtent tous les touristes, des fois ils le font sans être en service, à la débauche. Sachant que le salaire moyen d'un policier est d' un million de roupies, il lui suffit de contrôler une vingtaine de scooters pour toucher l'équivalent de sa paie en une journée. Abus de pouvoir...

 

« -Monsieur l'agent, je n'ai pas vu, j'ai fait comme tous les autres scooters, je n'étais pas le seul...

-Regarde cette grille d'infractions, non respect des feux et de la signalisation, 500000 roupies.

-Mais Monsieur je n'ai pas grillé le feu...

-Feux et SIGNALISATION ! C'est marqué là! »

 

Je bluffe :

 

« -Je n'ai pas d'argent sur moi Monsieur l'agent...

-Je vais te faire un papier et on va aller à Denpasar.

-Regardez Monsieur, là, au feu, il y a bien une dizaine de scooters qui font la même chose, tous le monde fait cela, ici. Et vous, vous m'arrêtez moi, parce que je suis un blanc... »

 

Ne voulant certainement pas être pris pour un raciste, il me redonne mon permis, me sourit :

 

« - C'est bon Monsieur, tu peux y aller.

-Merci beaucoup, je repars dans quel sens pour ne pas commettre une infraction? »

 

Il fait signe à un de ses hommes, qui arrête la circulation pour que je puisse partir.

Cinq cent mètres après, je retrouve Didier, il a vu la scène de loin, du bord de la route.

Il nous reste quarante kilomètres à faire pour atteindre Ubud, nous y serons dans une heure.

 

Nous roulons a vive allure sur ces routes de campagnes, traversant un bon nombre de villages, qui respirent l'artisanat, bordés d'échoppes où des hommes travaillent le bois, sculptent d'énormes statues de pierre représentant Ganesh, Shiva, Saraswati ou encore Buddha, peignent des toiles spirituelles, psychédéliques.

 

Arrivés à Ubud, nous cherchons Antony, nous ne le trouvons pas. Nous repérons un point wifi pour lui envoyer un message et lui donner rendez-vous à coté du marché. Nous attendons une vingtaine de minutes, scrutons attentivement la moindre personne portant un t-shirt vert. Personne à l' horizon.

Nous nous décidons à trouver un endroit où dormir, atterrissons au Mawar Home Stay, investissons un bungalow ( terrasse confortable, salon, méridienne ) pour la somme de 150000 roupies, petit déjeuner inclus. Cet endroit possède un jardin rempli de plantes colorées, une jolie fontaine. L'harmonie  règne.

Nous avons garé nos engins dans une des rues principales, après les avoir récupérés, j' entend :

 

« -Putain!!! Vince!!!

-Hey! Tony.

-Les gars çà fait cinq heures que j'vous cherche!!! Vous étiez où ?!!! J'étais prêt à repartir, j'ai niqué un plein d'essence, merde!!!

-C'est bon, calme toi, on t'a envoyé un message...

-J'suis resté une heure à attendre devant le marché, là, assis sur le trottoir !!!

-On t'a attendu à l'autre angle... Viens, on a trouvé une chambre. »

 

Il fait déjà nuit, nous allons manger au Warung Lokal, un nasi-goreng à 8000 roupies, enfin un repas qui nous permette de retrouver nos racines de voyageurs. Du simple, du pas cher ! Nous sommes à nouveau des « bag-packers »!!!

 

Nous allons passer notre séjour à rouler, à rouler et à... rouler dans les environs, partant à l'assaut du temple de la famille royale de Mengwi, tournant souvent en rond car les locaux nous orientent dans des directions opposées ( il aurait été judicieux que nous achetions une carte ), nous arrêtant pour admirer des rizières, observer le paysage, des travailleurs, des artistes, écouter des percussionistes, nous perdant dans la forêt des singes, visitant ces boutiques pleines de goût qui ciblent une clientèle haut de gamme, vivant au ralenti. Manger, rouler, dormir, manger, boire, vivre, rouler, dormir...

 

                              

 

                 

 

                 

 

                 

 

                 

 

( "Votre attention s'il vous plait, les femmes ayant leurs règles sont strictement inderdites d'entrer dans le temple. Merci" )

 

                 

 

                 

 

                 

 

 

                 

 

                 

 

                 

 

                 

 

( Notre hôtel )

 

               

 

                             

 

               

 

               

 

               

 

              ( Dieu se transformerait-il en poule pour consommer les offrandes ? )

 

               

 

 

C'est notre dernier jour, nous sommes le 28 Avril, Antony est déjà rentré, il prend son avion,demain, qui le mènera dans un premier temps à Jakarta, puis ensuite à Manille.

Nous retournons chez les vacanciers pour passer une dernière soirée avec lui...   

 

 

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