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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 08:34

 

 

 

 

 

 ( Si le paradis ressemble à cette région, je signe de suite. A peine arrivé, on comprend immédiatement pourquoi les hippies des 70's sont venus se perdre à Anjuna et pourquoi certains n'ont jamais pu quitter cette plage magnifique.

Qu'il est bon de s'y prélasser, de ne rien faire, la peau caressée par le soleil, affalé sur un transat, un jus de fruit pressé à porté de main ou sirotant le lait d'une noix de coco ouverte sous vos yeux, balançant la tête d'avant en arrière au rythme des beats, regardant, le sourire aux lèvres, les fesses parfaites d'une jeune femme tatouée aux dread locks blondes, attendant le coucher du soleil, se renseignant dans quel club se déroulera la « party » du soir.

Même si l'époque des célèbres raves de Goa est révolue, Anjuna respire la « trance music », en bonne intelligence les nombreux clubs qui bordent la plage se partage le bifteck, un soir chez l'un, le lendemain chez l'autre et ainsi de suite. A 4 heure du matin au plus tard, extinction des feux, plus de musique, plus de bruit, seuls les hurlements des  chiens persistent...)

 

 

 

Je pars de Bombay le mardi 7 décembre a  22 heure.

Raj, le patron d'Anjali Inn, m'a réservé un bus en couchette pour rallier Anjuna ( 850 roupies soit environ 15 euros pour faire 500 kilomètres ). A ma grande surprise, en rentrant dans le bus, je me rend compte qu'une couchette se partage à deux. Je passe 14 heures, dans un état fiévreux ( j'ai mangé quelque chose au temple qui n'est pas passé, sûrement le lait au gingembre ), accolé à un indien pesant presque deux fois mon poids qui ronfle et tire la couverture à lui.

Avant qu'il ne m'adresse la parole, je le haïssais ! Maintenant, je le trouve plutôt sympathique. Il m'indique où descendre, à Mapusa.


 Une foule de chauffeurs de taxi et de rickshaws me prend d'assaut, je choisi le moins collant et prépaye la course 200 roupies.

Je repense, en mode « petit scarabée », en  mode flash-back de film de kung-fu, quand Raj m'a tendu une carte et dit :


« Va à l' Evershine Guest House, tu seras bien accueilli par Sébastiana, c'est 300 roupies la nuit! »

Je sors ma carte, me renseigne et me retrouve rapidement face à elle. Sa voix est douce, elle semble calme, sereine. Sebastiana me présente l'ensemble des voyageurs, se souvenant du prénom et de l'origine de chacun. Elle me montre mon lit.

 

Je passe l'après-midi et la nuit à dormir sans ingurgiter la moindre nourriture, me gavant de paracétamol et de cachets contre la diarrhée. Le lendemain matin, je me réveille en pleine forme, prêt pour une  journée découverte, pour un premier bain de soleil.

 

C'est à l'heure de l'apéro que je fais connaissance avec l'ensemble des voyageurs de l'auberge.

 Kevin, le français, qui voyage depuis deux ans, un gars vraiment sympathique, Chris, Ilina, deux londoniens venus chacun de leur coté, Elena, le charme brésilien incarné, toujours en train de parler, très tactile, Patricia Uma Thurman, une hollandaise qui ressemble  à l' actrice, Andres, l' argentin, un mec zen, tatoué, fan de foot, Jordan, un américain d'origine argentine, avec un accent incompréhensible, qui fait son yoga tous les matins et Alex un roumain qui vit au Canada.

 Nous allons rester ensemble jusqu'à ce que chacun parte vers une autre destination. Nous avons tous le point commun d'aimer faire la fête.

 

Nous sortons au Curlies où une soirée trance nous attend. A voir danser ces gens, j'ai l'impression que tous les  tranceux  du monde se sont donnés rendez-vous. Nous dansons tous de la même façon, montés sur ressorts, comme une tribu faisant la marche du guerrier.  A  voir danser  les indiens, je comprends pourquoi cette musique vient d'ici.

Après la fermeture, je rentre à pied avec Patricia. Une chienne nous escorte tout le long du trajet, éloignant les chiens de mauvaise augure. Elle s'est donnée pour mission de nous protéger. Arrivés à l' hôtel, elle s'assoit, nous regarde et fait demi-tour pour rentrer chez elle. Nous la baptisons Shining.

Nous la retrouverons le lendemain sur la plage, au pied de notre transat...

 

 

 

Mis à part une journée où nous avons emmanché nos scooters pour défier la route ( Easy Rider ! Rouler à gauche, sans casque, au milieu de ces « fous », ça c'est la liberté !), notre quotidien reste le même:

 

  • Levage vers 9h00, toilette.

  • Direction plage pour petit déjeuner.

  • Bullage à la plage toute la journée, déjeuner à la plage.

  • Dansage sur transat.

  • Matage des filles, des vaches allongées sur le sable qui viennent voler nos restes de fruits. Discutage, faisage de connaissance, disage de « non » en permanence aux vendeuses de colliers, de tentures, aux masseurs, aux nettoyeurs d'oreilles. Bronzage, baignage et ingurgitage de boissons...

  • Jouage au foot tous les soirs à 18h. Foutage de branlées aux indiens avec notre équipe internationale.

  • Buvage de l'apéro sur la terrasse de l'auberge. Cuba libre! Une bouteille de rhum coûtant 160 roupies soit 2,5 euros.

  • Douchage, changeage de vêtements.

  • Sortage pour manger et faisage de fête.

  • Rentrage bourré.

 

Vous comprendrez que la vie est très très dure ici. En revanche, pour la créativité et l'inspiration, c'est pas ce qui se fait de mieux. J'écris moins, je ne lis pas, faut que j'aille acheter un ukulélé si je ne veux pas ramollir.

Ce n'est pas ici que je vais trouver des anecdotes croustillantes à raconter, mais je me sens bien, je me laisse aller au rythme local, j'emmagasine de l'énergie.

Je suis ici depuis plus d'une semaine, je vais aller dans le sud de Goa, histoire de bouger un peu et de provoquer les choses. Je reviendrai juste après Noël, le 27 décembre pour le Sunburn Festival, avec la crème mondiale des DJ's. Un festival trance à Goa, c'est cadeau !

Je vais faire chauffer la caméra ! A bientôt!

 

 

               

 

                  

               

                  

 

               

J'ai beaucoup réfléchi en regardant les vaches d'Anjuna, me demandant s'il valait mieux être une vache qui mange de l'herbe fraîche dans un beau pâturage à Bazas, attendant sans le savoir l'abattoir ou être une vache indienne qui ne connaîtra jamais le bon goût de la chlorophylle, qui mange les restes des humains, dort sur la route, mais qui voit l' océan tous les jours et profite de la plage, et qui est promise à une mort naturelle ou presque...

Je n'ai toujours pas de réponse...   

 

                  

 

                     

                  

                     

 

                     

 

                     

 

 

 

 

 



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