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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 08:48

 

 

 

 

 ( « Le bruit et l'odeur »... Le guignol préféré des français aurait du s'offrir un petit tour dans une ville indienne, hors d'une voiture diplomatique, en rickshaw, avant de prononcer ces mots, car ici, ils prennent tout leur sens, chez nous, ça sent le canard WC, même dans les cités !

Mysore est une ville indienne bruyante et puante, une fourmilière pleine de contrariétés, mais elle se détache des autres car c' est une artisane.

Elle a quelque chose de spéciale, elle est plutôt douée, elle a du goût, elle est commerçante!

Des huiles essentielles d' une pureté insolente, des encens roulés sous vos yeux, des produits de « bioté » , des bijoux, des diamants, des icônes aux traits fins, des épices raffinées, des pigments de couleurs naturels vifs, de la soie, voici ce que vous pourrez trouver chez elle, rajoutez-y un palais royale somptueux et vous comprendrez pourquoi sa renommée est désormais... internationale! )

 

 

         Je quitte Hampi le 4 Janvier à 20 heure en prenant le bus local ( 12 roupies, 0.20 euros ) pour rallier Hospet. Une demie heure plus tard je suis devant Ganesh Travel, mon autre bus est dans deux heures, il partira direction Bengalore la capitale du Karnataka.

Je suis en place assise, le siège s'incline suffisamment pour que je puisse trouver deux ou trois positions confortables pour les sept heures de route qui m'attendent.

Pour les pauses, le véhicule s'arrête sur des aires où il y a deux ou trois petites boutiques en bois dans lesquelles des gars vendent du thé, des biscuits et quelques chewing-gums sans goût, on est bien loin des  « supers stations marchers essences services » qui sévissent sur nos autoroutes. Les toilettes? Dans les arbustes ! Pour les femmes? Pareil !

A Bengalore, je transite au milieu des deux cents auto-cars qui bondent la gare routière et trois heures plus tard, je descend de mon bus de luxe, prêt à affronter les prestataires de service de Mysore :

 

« Rickshaw Sir! » « Hey t'as besoin d'un rickshaw ? » «  Viens avec moi mon ami, je t'emmène où tu veux! » « Non! Viens avec moi! » « Tu cherches une chambre ? » « Tu veux visiter le palais, Chamundi Hill, le tour de la ville pour deux cent roupies, prix d'amis! » « Oh mon ami, comment ça va, t'es d'où ?» « Viens jeter un coup d'oeil à mon magasin !» « Tu cherches une chambre ? » «  Non va pas par là c'est trop bruyant, suis moi je t'emmène voir une bonne chambre ».....

 

A un moment, on fini toujours par en choisir un, surtout quand on a pas réservé de chambre, je me décide à suivre un type un peu plus vieux, il doit sûrement être grand-père, il est petit, maigre, cheveux blancs, barbe de trois jours, il a l'air inoffensif, il me présente une chambre qui correspond à mon budget, touche sa commission et repars vers la gare.

Je suis près de la poste, du poste de police et de la Bank of India, Gandhi Square est à 800 mètres, le palais à deux kilomètres.

Je jette mes sacs sur le lit, et sors pour essayer de trouver un cybercafé, je marche une heure avant de me retrouver le nez devant un écran et de voir que Kiyomi, arrivée la veille, m'a laissé un message me disant où je pouvais trouver une chambre correcte, elle loge a coté du commissariat.

J' essaye de la trouver dans la foule, mais je ne vois que la spectaculaire réalité des rues de Mysore, des indiens de tous types, dans tous les états de forme, de fortunes diverses.

 

            Un jeune gars m'accoste et me fait tout son cirque pour pouvoir me vendre quelque chose:

 

« Salut mon ami, tu viens d'où, tu t'appelles comment »  « Haaa français, ça va ? Ca va bien ? »

« Première fois en Inde? » « Marié? » « Tu fais quoi comme travail ? »

 

Je le vois arriver de loin, je joue le jeux, je discute avec lui pour obtenir des informations intéressantes sur la ville, les endroits à voir, les choses à faire.

Il me fait rire, il me dit qu'il a un magasin de musique, qu'il peut me donner des cours de tablâ.

Il est doué, il m'a cerné en quelques minutes, il connaît le Lonely Planet par coeur.

 

« - A Mysore, c'est comme a Amsterdam, ici c'est légal, tu peux aller dans des coffee-shops, du moins des body-shops, il y a plein de gens qui font du yoga qui y vont...

-Je cherche une amie!

-Une japonaise?

-( Je suis sur le cul! ) Heu.... Elle est américaine, mais effectivement elle ressemble à une japonaise...

-Elle a les cheveux courts? Je viens de la voir, de discuter avec, elle déjeune après la place »

Un rickshaw arrive.

 

«- Montes! Suis moi, je t'emmène!

-Non, je vais marcher!

- Montes je te dis, c'est gratuit ! »

 

Nous faisons deux cent mètres, nous sommes devant un restaurant.

 

«- Elle est partie, je te laisse mon numéro, appelle moi à 19 heure, je t'emmènerai voir la réelle Inde.

- Je n'ai pas de téléphone.

- Appelles d'un téléphone fixe, c'est un roupie!

- Je ne te promets rien! »

 

 

          Plus tard un autre jeune gars me fais le même cinéma, il me propose d'aller voir comment sont fabriqués les bidies ( cigarettes indiennes ), l'encens et les huiles essentielles.

Un rickshaw fait son apparition, c'est le truc ici, des chauffeurs s'associent à des gars qui ont du bagou pour faire visiter la ville aux étrangers.

Je me laisse convaincre :

 

«- C'est combien?

- Ce que tu veux mon ami!

- Non, je sais très bien que ce n'est pas ce que je veux, c'est combien?

- Si tu me donnes un roupie, je suis content mon ami!

- Ne dis pas ça, c'est faux! Je ne veux aucun malentendu !..... Bon Ok comme vous voulez !

C'est parti! »

 

 

Il faut que je me méfie d'eux, je ne veux pas qu'ils me fassent un coup foireux.

Finalement tout s'est bien passé, je suis allé dans des fabriques, j'ai discuté avec un gars qui fait et vend de l'huile essentielle, on a rigolé devant un type qui siège toute la journée, défoncé, au rez de chaussé du magasin.

Ils me laissent à un carrefour deux heures plus tard, je leur donne 200 roupies.

 

« Seulement! », dit le chauffeur, je lui répond :

« Souviens-toi quand tu m'as dis qu'un roupie te suffisait! »

 

Le guide calme le jeu, me remercie, nous partons chacun de notre coté.


                

 

                

 

                                  

                                   ( Le type défoncé )

 

                 

 

 

 Je vais passer le reste de l'après midi à marcher.

 

          A la tombée de la nuit, encore un jeune gars que j'ai croisé dans la journée m'aborde, et me dit de venir visiter son coffee-shop.

Curieux, finalement j'accepte, je le suis sans vraiment repérer où je vais, le regard constamment en l'air, j'entends un muezzin appeler à la prière, sa voix est féminine, ce doit être un enfant en formation.

Nous arrivons dans une toute petite rue, il y a une vache attachée à un lampadaire, nous entrons dans la petite boutique.

Le patron arrive, il a la trentaine, il est propre, bien coiffé, il porte de fines lunettes aux montures noires rectangulaires, une chemise repassée, une montre qui montre que sa position sociale est  au dessus de la moyenne.

Il m' invite à m'assoir, m'explique que c'est le plus vieux « boddy-shop » de la ville, que ses huiles sont les plus pures, que son « matos » est le meilleur du monde et bien sûr le moins cher, que son encens a la plus merveilleuse des odeurs, que ses savons caressent la peau et lui donne une douceur que seuls ses clients connaissent.

 

« -Tu veux quoi alors, des produits pour ta santé ou des produits pour te soulager l'esprit?

-Je suis là juste par curiosité, je venais juste avec l'idée de déguster un apéritif à la sauce "Amsterdam", rien de plus.

-Ha bon.... ».

 

Il me fait passer dans une petite pièce, il y a un lit très sommaire qui fait office de sofa, sur un des murs est peint un sadou, des graffitis et des phrases dans toutes les langues témoignent du passage de nombreux voyageurs en ces lieux.

Je reste une petite heure, et aux grands regrets de mon nouvel ami, je repars sans rien acheter, mais avec une idée en tête..., je vais conserver sa carte.

Je rentre me coucher, je mets  deux heures avant de retrouver mon hôtel, errant, perdu dans les ruelles de Mysore. 

 

           Le lendemain matin, je me lève tôt pour aller visiter le palais royal, l'entrée coûte 20 roupies pour les indiens et 200 roupies pour les étrangers.

Je prends quelques photos, pénètre dans le palais. C'est joli mais je n'y trouve pas beaucoup d' intérêt, trop touristique!

Je sors du palace, repars en direction du centre ville, m' installe ensuite dans une tout petit restaurant végétarien.

En attendant que mon riz aux légumes me soit servi, je me pose devant le resto pour fumer une cigarette, et là, je vois passer Kiyomi, c'est toujours quand on ne cherche plus que les choses arrivent servies sur un plateau, je l'appelle, elle n'entend pas, je vais à sa rencontre.

Elle est avec Antoine, un québécois très sympathique, nous retournons ensemble au restaurant.

Antoine a un cours de yoga dans l' après-midi ( je ne le sais pas encore à ce moment là, mais il va avoir une grande importance dans mon choix de vouloir apprendre le yoga dans un ashram, il me donnera plus tard deux adresses), je pars avec Kiyomi me balader autour du lac Kukka-Rahalli, en périphérie de la ville, nous faisons le grand tour, nous posons sur un banc, refaisons le monde, le soleil se couche déjà....

 

          J' ai fait le tour de Mysore, le lendemain, en attendant de prendre mon bus, je décide d'aller au Shruti Musical Works ( conseillé par Lonely Planet ) pour prendre une ou deux heures de cours de tablâ, une percussion indienne, j'arrive, le magasin fait à peine dix mètres carré, et le patron n'est pas très en clin à me donner un cours, il me sors un prix exorbitant pour me faire comprendre qu'il n'a pas que ça à faire et qu'il préfère parler à son ami, je ne suis pas un gars contrariant, il est temps pour moi de partir ...

 

                    

 

                    


                    

 

                    


                 


                 


                   


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