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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 08:45

 

 

 

 

( Notre Mère la Terre est la plus grande des artistes.

Elle a le don de sculpter lentement, à l'aide du vent, de l'eau, de l'érosion, des panoramas spectaculaires. Ça lui a pris beaucoup de temps pour offrir une telle oeuvre aux habitants d'Hampi et aux voyageurs qui s'empressent de venir découvrir cette exposition naturelle.

Le temps s'arrête à Hampi, on peut rester des heures, assis sur un énorme rocher à regarder ce paysage lunaire, cet oasis où le vice est absent.

On a comme l'impression que tous ces gros blocs de granits ont été posés les uns sur les autres avec une précision chirurgicale, mais il n'en est rien, on se sent tout petit, humble, on est plongé dans des siècles d'histoire, quand cette ville prospère était un symbole spirituel, on imagine la reine venant se laver dans sa baignoire de 400 mètres carrés, on se représente la force que devaient avoir ces hommes qui ont taillé dans la roche les 600 marches qui mènent à ce temple perché en haut de la montagne, ils devaient avoir des bras gros comme mes cuisses ou une foi inébranlable.

Je repense quand, en grands philosophes de comptoir que nous étions, un ami me disait « nous sommes des micros poussières à l'échelle de l'univers !».

C'est ce que m'évoque Hampi, nous sommes tout petits... )

 

 

 

                Je repars d'Anjuna le 31 décembre 2010 à 6 heure du matin, en taxi, direction la gare de Margao où je doit prendre le train à 7h45, celui qui se rend à Hampi.

Arrivé à Margao une heure plus tard, je me sens un peu perdu dans la gare. Je vais prendre le train en Inde pour la première fois.

Je regarde l'ensemble des panneaux, je n'y comprend rien. Il y a déjà beaucoup de monde. Je prêtes la plus grande attention à mes affaires, me méfie de ces gars aux regards étranges. Heureusement, je ne suis plus blanc, ça m'aide, certains me prennent pour un népalais d'autres pour un de ces indiens aux yeux verts.

 Des gens dorment par terre, d'autres font la manche. Des notables, des travailleurs, quelques touristes ...

Je prend un sandwich végétarien et un jus de fruit en guise de petit déjeuner et me décide à trouver le bureau d'information pour savoir où se trouve le quai où je dois attendre.

Le train arrive, je m'installe dans un box où se mêlent places assises et couchettes. Je suis entre deux indiens, face à deux danoises, une jeune femme et sa grand-mère.

Je suis fatigué, j'ai peu dormi, je n'arrive pas à trouver une bonne position pour m'assoupir, je regarde le paysage défiler par la fenêtre, bien mieux qu'une télévision !

J'enfile mon casque, branche mon Ipod en mode aléatoire.

Des vendeurs se succèdent dans l'allée, proposant du thé, des boissons fraîches, des galettes de légumes, des samosas.

Le voyage dure 7 heures.

 

La veille de partir, j'ai reçu un message de Mylène, une québécoise que j'ai rencontré à Palolem, me disant qu'elle séjournait à la Gopi Guest House, au rez de chaussé, dernière porte à gauche.

C'est une fille très drôle, intéressante, je suis content de pouvoir la revoir.

A Hospet, sitôt sorti du train, je prend un rickshaw qui m'emmène une demie heure plus tard devant la guest-house.

Mylène est sur la terrasse, elle me dit qu'une soirée organisée par des locaux se prépare pour fêter la nouvelle année. Nous décollons vers 17 heure, une nouvelle fois en rickshaw direction la bananeraie et nous nous retrouvons un peu plus tard en pleine pampa, grimpant sur des piles de rochers pour regarder le soleil se coucher.

Nous sommes plus d'une quinzaine de voyageurs, deux japonais, Kiyomi une américaine, Xilla ( multi instrumentiste) et Asiana eux aussi américains, un couple de malentendants suédois, Jenny et Andy, elle finlandaise , lui anglais, un couple belge, le gars jouait dans un groupe, il m'explique que son batteur les a quittés pour signer avec Ghinzu, deux allemands venus séparément, un voyageur indien et bien sûr Mylène et moi.

 

Nous prenons place dans une cabane sur pilotis, tous assis en tailleur, nous allons clore ensemble cette première décennie du 21ème siècle. Exceptionnellement, nous avons le droit de boire de la bière , car à Hampi, normalement, il n'y a pas d'alcool.

Plus bas, au pied de la cabane, les indiens ont fait un feu.

Comme repas, du poulet et du riz servis dans des feuilles de bananiers que nous mangeons à la mode indienne, avec notre main droite ( la gauche étant réservé pour se ressuyer le derrière...).

Les indiens ont amené une percussion, et après que chacun ait chanté une chanson dans sa langue maternelle, nous nous retrouvons à danser comme des amérindiens en transe autour du feu.

 

                 

 

              

 

 

Le lendemain matin, les yeux encore collés, au petit déjeuner, je décide de partir visiter les temples à vélo avec Kiyomi. Elle est new-yorkaise, d'origine japonaise. Ses arrières grands parents sont venus en Californie au début du 20 eme siècle, elle se sent 100% américaine, elle est fan de Blonde Redhead, elle a tout pour plaire.

Nous louons nos bicyclettes 40 roupies et partons à l'aventure au milieu de ce paysage extraordinaire et de ces massifs rocheux.

Nous allons visiter l'ensemble des monuments dans la journée, le Lotus Mahal, l' Elephant Stable,

le Vital Temple, la Stone Car...

Le fait de pédaler sur ces routes sinueuses nous procure une grande sensation de liberté. Nous doublons des troupeaux de chèvres, évitons des vaches qui se trouvent en plein milieu de la route. Nous nous rangeons bien sur le coté gauche quand un bus, un camion ou un rickshaw nous klaxonne pour nous prévenir qu'il nous double.

Des enfants nous barrent la route, un peu comme dans les westerns, pour essayer de nous soutirer quelques roupies, ils tentent de s'accrocher à nos portes bagages.

Sur les sites, une multitude d'indiens viennent nous serrer la main, nous dire bonjour, bonne année, nous demander comment nous nous appelons, sans rien attendre en échange, juste par curiosité, par gentillesse.

A un moment nous nous retrouvons cernés par une quinzaine d'écoliers.

Nous faisons une vingtaine de kilomètres dans la journée, rentrons avant que la nuit tombe, usés mais heureux.

 

                    

 

                    

 

                    

 

                 

 

 

             Le jour suivant nous partons avec Kiyomi à l'assaut de l' Hanuman Temple, le temple des singes et ses 600 marches. Il se trouve de l'autre coté de la rivière Thungabadra, cette fois nous marchons.

 Arrivés à la rivière, nous montons dans une barque ronde faite de feuilles de palmiers tressées et recouverte d'un revêtement bitumineux. Vingt minutes plus tard, nous retrouvons la terre ferme prêts à crapahuter les quatre kilomètres qui nous séparent du temple.

Nous grimpons les marches sous un soleil de plomb, des gens devant nous se font voler les fruits qu'ils viennent d'acheter par un gang de singes.

Une fois en haut, nous ôtons nos chaussures, faisons le tour du propriétaire et prenons place sur un immense bloc de granit. Nous restons là deux heures, à échanger, nous délectant de la vue.

Pour rentrer, nous prenons un autre chemin, traversons des rizières d'un vert irréel dans ce paysage désertique, découvrant le coin où les hippies et ceux qui pratiquent l'escalade échouent.

Il y a plein de marchands en tout genre, de grandes pancartes préventives contre l'usage des stupéfiants.

Seconde journée sportive, sans boire la moindre goutte d'alcool, ça ressource!

 

 

                  

 

 

                     

 

                  

                  ( La tâche blanche, en haut, c'est le temple)

 

                    

 

 

Il ne manquait plus qu'une baignade pour que tout soit parfait, c'est ce que nous faisons le jour suivant.

Nous partons avec Andy et Jenny vers un lieu délimité par de nombreux rochers, où l'eau est fraiche, toujours en mouvement, loin des crocodiles.

Nous passons l'après-midi à nous baigner, en rentrant nous  passons par le temple central, dans Hampi Bazar, où nous sommes bénis par Lakshmi, une éléphante.

C'est dément, je me présente face à elle, lui tend un billet de 10 roupies qu'elle prend délicatement et qu'elle donne à son maître, puis elle me pose sa trompe sur la tête.

Si on m'avait dis qu'un jour je serai béni par une éléphante....

 

                     

 

                     

 

                  

                  

 

                  

                     

 

 

 

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