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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 10:18

 

 

 

 

A peine le temps de fermer les yeux que le taxi a déjà parcouru les 200 kilomètres qui me séparaient de Mamallapuram. J'étais il y a deux heures encore à Auroville. J'y ai passé deux jours à ne rien faire, deux jours à n' aller visiter ni la « sphère dorée », le monument qui est au centre de la ville, ni le Visitor Centre, où son histoire est projetée sur des écrans.

Auroville fut construite dans les années 60 par The Mother, une française qui fut la compagne spirituelle de Sri Aurobinio, un philosophe indien.

Ils sont l' âme de cette région, encadrés dans toutes les maisons, scannés sur  tous les calendriers.

La Mère a eu un grand rêve qui s'est matérialisé: créer une ville qui ne soit la propriété de personne, où les gens pourraient vivre en liberté en tant que citoyens du monde, une sorte de laboratoire à taille humaine, axé sur le future, où l' on étudierait comment vivre de façon alternative, dans la spiritualité, loin de la société de consommation.

Elle voyait une ville de 50000 habitants. Aujourd'hui ils sont plus de 2000  « irréductibles gaulois  résistant aux envahisseurs romains ». Des communautés replantent des arbres, d' autres retraitent les eaux usées, font de la culture organique ou travaillent sur des énergies renouvelables.

On connait la place que l'argent et le pouvoir prennent chez les humains mais l' utopie vaut le coup d'être tentée.


Je suis à l'avant dernière étape de mon voyage en Inde. Je vais attendre mon avion bien sagement, ici, dans le village des pêcheurs et des sculpteurs.

A première vue, l' endroit n'est pas super excitant mais j'ai entendu dire que les voyageurs ont tendance à rester un peu de temps ici.

Je rentre dans l' Hôtel Lakshmi, l'endroit des backpackers. La plupart des chambres possèdent une petite terrasse. J' ai vu qu'il y a une piscine, je crois que je vais jouer au riche voyageur et me prendre une chambre de 25 mètres carrés juste à coté pour 500 roupies ( 8,5euros ) la nuit.

Mon premier réflexe est d'aller sur la plage. L'odeur est spéciale, il y a beaucoup de barques, des vaches, pas mal de locaux, quelques blancs becs. Elle n' est pas très large, bosselée. Elle a subit le tsunami de 2004. Au Sud, il y a le temple…

 

 

 

               

 

 

 

               

 

 

Je me promène dans les rues, me familiarise avec le décor, rentre chez moi. Devant le Lakshmi

je tombe nez à nez avec Elli.

« - Elli!....Elli! Comment çà va?

-Vincent, je suis contente de te voir, je me sens un peu paumée toute seule, ici, ça fait du bien de voir une tête familière. »


Je l'ai rencontrée à l'ashram. Nous avons fait connaissance en faisant le ménage de la salle de satsang. Elle est de Melbourne.

Nous allons nous poser au Yogi, un bar restaurant très zen, et là, un gars arrive,


« - Elli!...Elli! Comment çà va?

-Daniel, non, j' hallucine!!! »


Ils étaient en cours ensemble à Melbourne, et ont vécu en Israël en même temps. Il se connaissent parfaitement. Daniel est intéressant, jeune, cultivé, il parle beaucoup. Un accident de la route lui a ouvert l'esprit.

Il y a trois heures, Elli vivait très mal le fait d'être seule, son retour à la vie civile après deux semaines d'ashram était douloureux. En deux claquements de doigt, elle a presque oublié.

Nous partons tous les trois à une séance de yoga...


 

 

La meilleure chose à faire à Mamallapuram? Glander! Non pardon, méditer!

 

On peut méditer à la piscine, dans un bar ou un restaurant, on peut méditer à la plage, mais on peut surtout méditer dans un petit parc rocheux du 7ème siècle, et çà, mesdames et monsieur, change tout ! C'est pour çà qu'on reste à Mamallapuram ! Parce qu'on peut glander dans de bonnes conditions !


C'est ma principale activité, je vais tous les jours au parc, j'y rentre par des endroits différents, je change sans cesse de chemin, grimpe sur des pierres différentes. Là aussi, il y a des singes et des chèvres toutes frêles.

J' en garde toujours un peu pour le lendemain, pour trouver de nouveaux passages et d'autres endroits où m'assoir.

J'ai médité à dix mètres d'un chien qui se faisait manger par les vers.

J'étais assis sur un rocher, c'est en repartant une heure plus tard que je l'ai vu, un grand trou dans la gorge. Je n'avais rien senti.

Un peu plus tôt dans l' après-midi, un homme a fait devant moi une crise d'épilepsie, j'ai juste vu sa tête cogner le sol et ses yeux se révulser, j'ai dit a des indiens à coté de moi « je crois qu'il  a un problème !», ils se sont précipités sur lui et l'ont secouru. Il y a des jours comme çà.


Sinon mes journées sont remplies d' eau claire chlorée, de pauses thé, d'e-mails, d'écriture, de lectures de L'équipe, du Times of India et de « No one here gets out alive », la biographie de Jim Morrison. J'ai même téléchargé et vu les trois derniers épisodes de Dexter, non pardon, c'est pas bien de télécharger! C'est pas moi, à ce moment là j'étais dans le parc, sur un rocher!  

Je suis moins dans le présent, c'est l'heure de faire un  peu le bilan, de regarder mon histoire avec l'Inde en face, avec lucidité. Il me faut la comprendre.

Qu'est-ce j'aime chez toi, qu'est ce qui me fascine ? Qu'est-ce qui me désole, me déchire ?

Tu es grande, très grande, je n'ai vu qu'une partie de toi. Je souhaiterai en voir d'avantage, je suis prêt pour le reste, je suis prêt pour tout le reste, qui sait, un jour, nous nous reverrons.

 

Je retrouverai le présent demain matin en me réveillant, quand mon téléphone vibrera, quand j'ouvrirai les yeux et que je me réveillerai pour prendre le taxi pour l'aéroport de Chennai, et que je monterai dans l'avion, et même que quand j'arriverai à Bangkok, et que...

 

 

 

                       

 

 

                       

 

 

                    

 

 

                    

 

 

                       

 

 

                       

 

 

                       

 

 

                    

 

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